Le Kenya donne un nouvel élan au projet de ligne ferroviaire majeure vers l’Ethiopie et le Soudan du Sud

Le gouvernement kényan prévoit de redémarrer le projet de construction d’une ligne ferroviaire d’envergure, d’une valeur estimée à 13,8 milliards de dollars, qui reliera le port de Lamu sur l’océan Indien à l’Ethiopie et au Soudan du Sud. L’initiative vise à réduire la dépendance de l’Ethiopie envers les ports situés en Erythrée et à Djibouti pour le transport de marchandises, tout en offrant une alternative à Port-Soudan pour le Soudan du Sud.

Selon l’Autorité en charge du projet, les travaux de construction de cette ligne ferroviaire à grande vitesse devraient débuter en 2025. Ce projet, intégré dans le Corridor de transport Lamu Port-Sud Soudan – Ethiopie (LAPSSET), un ambitieux plan d’infrastructures, prévoit la mise en place d’une voie ferrée, d’une autoroute, d’un oléoduc, d’un câble de fibre optique et d’une centrale électrique pour connecter ces trois pays.

Le tracé de la ligne ferroviaire s’étendra sur une distance totale d’environ 3 000 kilomètres. Il reliera le port de Lamu à la ville kényane d’Isiolo, où il se divisera ensuite en trois branches en direction d’Addis-Abeba, de Juba et de Nairobi, conformément à la planification de la LAPSSET Corridor Development Authority.

L’autorité responsable a souligné que le projet présente une rentabilité économique, avec un taux de rentabilité interne (TRI) supérieur à 12 %. Actuellement, le Kenya est en processus de mobilisation de 9 millions de dollars provenant du fonds dédié aux infrastructures de l’Union africaine (UA) pour financer les études de faisabilité et d’ingénierie détaillées.

Bien que l’idée du Corridor de transport Lamu Port-Sud Soudan – Ethiopie (LAPSSET) ait été conçue en 1972, elle est restée en suspens pendant de nombreuses années en raison du manque d’intérêt des investisseurs étrangers. Le projet a été réintroduit en 2008 sous l’impulsion du président Mwai Kibaki et intégré à la « Vision 2030 », un plan directeur à long terme visant à industrialiser l’économie kényane.

Jusqu’à présent, le Kenya a achevé la construction de trois des 32 postes d’amarrage du port de Lamu, ainsi qu’un aéroport et une route reliant Isiolo à la ville frontalière éthiopienne de Moyale.

La finalisation du Corridor de transport LAPSSET est prévue pour faire du Kenya un hub logistique majeur dans la région de l’Afrique de l’Est. De plus, il permettra à l’Ethiopie de diversifier ses options de transport en réduisant sa dépendance vis-à-vis des ports érythréens et de Djibouti. Pour le Soudan du Sud, cette initiative offrira une alternative au port de Port-Soudan. Selon les prévisions de la LAPSSET Corridor Development Authority, les extensions de la ligne ferroviaire vers les capitales éthiopienne et kényane devraient être achevées d’ici 2030, tandis que la liaison vers le Soudan du Sud pourrait être opérationnelle d’ici 2040.

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