Coup d’État au Niger : les racines profondes d’une instabilité récidivante

Depuis son indépendance en 1960, le Niger a été le théâtre de plusieurs coups d’État, témoignant d’une instabilité politique persistante. Le dernier renversement du président élu en 2021 a surpris nombre d’observateurs, malgré un contexte régional agité par des changements de régime répétés. Retour sur les raisons qui ont mené à ce nouveau coup de force et sur la figure centrale du général Abdourahamane Tiani.

Dans le contexte turbulent de l’Afrique de l’Ouest, le Niger semble avoir sombré dans un schéma récurrent de coups d’État et de tentatives de putsch depuis son accession à l’indépendance en 1960. Cette triste réalité politique est devenue presque coutumière pour ce pays fragile, où les transitions démocratiques peinent à s’enraciner. Malgré les aspirations à la démocratie et au développement, l’instabilité politique a fait de fréquents retours en force, comme en mars 2021, à quelques jours de l’investiture du président élu Mohamed Bazoum.

La dernière prise de pouvoir par le général Abdourahamane Tiani a ébranlé les observateurs, donnant naissance à une série de questions délicates. Comment un pays salué comme un modèle de démocratie au Sahel a-t-il pu basculer si rapidement dans les mains d’une junte, laquelle comprend des figures clés du régime précédent ? Les racines de cet événement déconcertant résident dans la complexité de la politique nigérienne.

Le général Tiani, longtemps fidèle à l’ancien président Mahamadou Issoufou, a été nommé à la tête de la garde présidentielle en 2011. Toutefois, des signes précurseurs de son désir de pouvoir ont été négligés par les cercles politiques et sécuritaires. Malgré les alertes lancées au sein du palais présidentiel, la confiance aveugle envers Tiani a conduit à une naïveté qui a favorisé la prise de contrôle par la junte.

Ce coup d’État nigérien rappelle l’importance de comprendre les dynamiques internes des pays africains pour anticiper et prévenir les éruptions de violence politique. Alors que les regards se tournent vers l’avenir du Niger et de la région ouest-africaine, la nécessité de renforcer les institutions démocratiques et de promouvoir une gouvernance transparente demeure cruciale pour rompre ce cycle de turbulences qui entrave le développement et la stabilité.

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