Suspension de la construction du barrage de Kandadji au Niger à la suite du coup d’État

La société China Gezhouba Group Company (CGGC), chargée de la construction du barrage de Kandadji sur le fleuve Niger, a annoncé la suspension de ses activités sur le site du projet hydroélectrique. Cette décision fait suite au récent coup d’État ayant renversé le président Mohamed Bazoum.

Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, le Niger traverse une crise énergétique majeure. Dans ce contexte, CGGC, qui avait entrepris la construction du barrage de Kandadji en 2019 après plusieurs années de retard, a décidé de suspendre les travaux. La construction du barrage, situé près de la capitale Niamey, avait pour but de répondre aux besoins énergétiques du pays.

En raison de la situation politique instable, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union européenne (UE) ainsi que la Banque mondiale ont imposé des sanctions financières contre le Niger. Cette conjoncture a conduit CGGC à interrompre les activités de construction, rendant les décomptes pour l’entreprise impossibles.

L’entreprise basée à Wuhan, en Chine, a annoncé qu’en raison de ces circonstances imprévues, elle serait contrainte de mettre fin progressivement aux contrats des travailleurs locaux au cours de la semaine suivante.

Le barrage de Kandadji, l’un des plus grands projets d’infrastructure en cours au Niger, vise à ériger une retenue d’eau de 28 mètres de haut sur une largeur de 8,7 km. Ce projet a été conçu pour réguler le fleuve Niger, réduisant ainsi le risque d’inondations à Niamey pendant la saison des pluies. De plus, la retenue d’eau devait être dotée d’une centrale d’une capacité de 130 MW, capable de générer 629 GWh d’électricité annuellement, représentant une augmentation de 55 % de la production nationale. Le barrage devait également faciliter l’irrigation de 45 000 hectares de terres agricoles, tout en nécessitant le déplacement de 50 000 personnes résidant dans 24 villages.

Les financements du projet provenaient principalement de la Banque mondiale, qui avait suspendu toutes ses opérations au Niger à la suite du coup d’État. D’autres institutions, telles que la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID) et l’Agence française de développement (AFD), apportaient également leur soutien financier au projet d’aménagement hydroélectrique du Kandadji.

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