L’Union africaine rejette l’intervention militaire au Niger : divergence avec la Cedeao

Suite à une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) qui s’est tenue le 14 août, la position de l’UA concernant l’intervention militaire au Niger a été clarifiée. Le CPS, organe responsable de la résolution des conflits, a décidé de rejeter l’utilisation de la force face à la junte militaire au pouvoir à Niamey depuis le 26 juillet. Cette décision, qui a été prise après une réunion tendue et longue, devait être officiellement annoncée par le biais d’un communiqué le mercredi suivant.

Cette prise de position de l’UA se distingue nettement de la position adoptée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui avait opté pour l’activation immédiate de sa force en attente en réponse à la situation au Niger. Cette divergence reflète également des désaccords internes au sein de la région africaine quant à la meilleure approche à adopter face à la crise nigérienne.

La décision de l’UA a été qualifiée de surprenante, car elle va à l’encontre de la tradition de l’organisation qui tend à suivre les positions des organisations régionales. Elle se démarque également des déclarations antérieures du président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui avait exprimé un soutien ferme aux décisions prises par la Cedeao dans un communiqué daté du 11 août. Cependant, des experts soulignent que les déclarations individuelles ne sont pas nécessairement représentatives de la position officielle de l’UA et que le Conseil de paix et de sécurité est l’organe compétent pour adopter une position définitive au nom de l’UA.

Cette décision de ne pas soutenir une intervention militaire découle de préoccupations quant aux conséquences potentiellement dévastatrices d’une telle action. Un diplomate de l’UA a expliqué que l’intervention militaire pourrait conduire à des pertes de vies humaines et aggraver la situation déjà fragile. Bien que l’UA maintienne sa politique de tolérance zéro envers les changements anticonstitutionnels de gouvernement, elle a choisi de ne pas cautionner une intervention militaire dans le cas du Niger en raison des risques qu’elle comporte.

En outre, la décision du CPS d’exclure temporairement le Niger de toutes les activités de l’UA reflète l’ampleur des préoccupations de l’organisation concernant la situation dans le pays. Cette exclusion temporaire vise probablement à envoyer un message clair à la junte militaire au pouvoir et à souligner la gravité de la situation aux yeux de l’UA.

En somme, la position de l’Union africaine reflète des divisions au sein de la communauté internationale et des préoccupations quant à l’efficacité et aux conséquences d’une intervention militaire au Niger. L’UA, tout en condamnant les changements anticonstitutionnels de gouvernement, privilégie actuellement une approche non militaire pour résoudre la crise politique en cours à Niamey.

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