Burkina Faso : création de la SONASP pour optimiser l’exploitation minière et encourager la durabilité

Le Burkina Faso a récemment établi la Société nationale des substances précieuses (SONASP) afin d’améliorer ses bénéfices provenant de l’exploitation de l’or et de favoriser une approche plus responsable et durable de l’exploitation minière. Cette nouvelle entité, qui prend la place de l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS), a été créée lors d’une session du Conseil des ministres.

L’objectif principal de la SONASP est d’augmenter les rendements financiers issus de l’exploitation aurifère tout en promouvant des pratiques minières respectueuses de l’environnement et durables. Initialement, l’ANEEMAS, établie en novembre 2015 sous la forme d’un Établissement Public de l’État à caractère économique (EPEC), avait été mise en place pour surveiller et encadrer les activités d’exploitation minière artisanale et semi-mécanisée. Ce faisant, elle visait à réduire les impacts négatifs de l’exploitation artisanale sur l’environnement, à améliorer la sécurité sur les sites et à éliminer les pratiques frauduleuses dans la commercialisation de l’or, ainsi que le travail des enfants sur les sites d’exploitation artisanale.

La nouvelle SONASP possède un champ d’action étendu, incluant diverses innovations majeures. Spécialisée dans l’exploitation minière, la transformation des produits miniers et la commercialisation de l’or et des substances précieuses, la SONASP encouragera également la mécanisation de l’exploitation minière artisanale. De plus, elle pourra obtenir des titres miniers et des autorisations minières, et sera en charge de mettre en place une raffinerie pour traiter l’or et les substances précieuses.

La création de la SONASP revêt une importance cruciale pour l’accroissement des réserves aurifères du Burkina Faso et pour la promotion d’une exploitation minière plus responsable et durable. En conférant à cette nouvelle société un rôle central dans le secteur minier, le gouvernement de Ouagadougou ambitionne de dynamiser l’économie. Cette extension des prérogatives de la société contribuera également de manière significative à atténuer les effets néfastes de l’exploitation minière artisanale sur l’environnement, à améliorer la sécurité sur les sites et à réduire la fraude lors de la commercialisation de l’or extrait, tout en éradiquant le travail des enfants dans ces opérations artisanales.

Il est à noter qu’une révision du code minier a été envisagée en avril 2023, avec l’intention d’intégrer de nouvelles dispositions. Bien que les détails spécifiques de ces mesures ne soient pas encore connus, il est plausible que le gouvernement cherche à emboîter le pas à son voisin malien en augmentant la contribution du secteur minier à l’économie. En effet, en août 2023, Bamako a adopté un nouveau code minier visant à doubler la contribution de ce secteur au PIB. Parmi les nouvelles dispositions, l’État pourrait désormais détenir jusqu’à 35% des intérêts dans les projets miniers, contre un maximum de 20% selon le code en vigueur depuis 2019.

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