Le Burkina Faso autorise l’exportation de céréales vers le Niger malgré l’embargo de la CEDEAO, en signe de solidarité régionale

Le Burkina Faso, précédemment en position de protectionnisme en ce qui concerne l’exportation de certaines céréales, a opté pour une autorisation exceptionnelle de l’exportation de ces céréales vers le Niger afin de contribuer à atténuer les conséquences de l’embargo imposé par la CEDEAO. Le 11 août, le Burkina Faso a annoncé qu’il autorisera de manière exceptionnelle l’exportation de mil, de maïs, de sorgho et de niébé vers le Niger.

Cette décision fait suite à un embargo imposé par la CEDEAO au Niger suite au coup d’État. Un communiqué du ministère en charge du Commerce, diffusé par l’Agence d’information burkinabè (AIB), indique que cette décision a été prise « par solidarité avec le peuple nigérien ». Une opération d’émission d’Autorisations spéciales d’exportation (ASE) pour ces céréales sera mise en place pour des exportations exclusivement vers le Niger.

Les acteurs économiques intéressés sont invités à soumettre leurs demandes aux services compétents du ministère en charge du commerce. Cette décision intervient après la suspension des exportations nationales de mil, de maïs, de sorgho et de niébé, mesure adoptée par le Burkina Faso en raison de la crise sécuritaire qui l’a fortement affecté. Le ministre du Commerce, Serge Poda, avait annoncé cette suspension par le biais d’un communiqué daté du 15 novembre 2022, précisant qu’elle resterait en vigueur jusqu’à nouvel ordre.

Cette décision témoigne d’une solidarité entre pays voisins en période difficile. Le Burkina Faso montre son soutien au Niger en autorisant l’exportation de ces céréales essentielles pour aider à atténuer les effets de l’embargo imposé par la CEDEAO.

En rappel, deux semaines après le coup d’État au Niger, les ministres maliens et burkinabè des Affaires étrangères ont lancé un appel aux organisations internationales pour empêcher toute intervention militaire dans le pays. Ils ont adressé des courriers conjoints à l’ONU et à l’Union Africaine (UA). Le Burkina Faso et le Mali, tous deux dirigés par des militaires, ont averti que toute intervention militaire au Niger pour rétablir le président renversé Mohamed Bazoum serait considérée comme « une déclaration de guerre » envers leurs pays respectifs. Une délégation d’urgence a également été envoyée par ces deux pays au Niger.

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