Rhissa Ag Boula lance le Conseil de la Résistance pour la République au Niger

L’ancien rebelle touareg et ministre d’État à la présidence du Niger sous le gouvernement de Bazoum, Rhissa Ag Boula, a récemment établi le Conseil de la Résistance pour la République (CRR) dans le but de s’opposer au gouvernement militaire en place. Cette annonce a été faite le mardi 8 août par le biais d’une déclaration officielle de création du conseil.

Le CRR est défini comme un mouvement politique qui vise à rétablir l’ordre constitutionnel, la légalité et le retour du président Bazoum à ses fonctions pleines et entières. Son objectif est de soutenir les efforts internationaux en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger.

Rhissa Ag Boula considère que le pouvoir militaire actuel au palais présidentiel est illégitime. Il rejette les justifications avancées par la junte pour prendre le pouvoir, notamment en ce qui concerne la détérioration de la situation sécuritaire et économique. Selon lui, les putschistes sont des « mutins » qui suivent des stratégies populistes contraires aux normes des dictatures militaires de la région.

Il a souligné que durant la présidence de Bazoum, le Niger jouissait d’une stabilité politique et sociale, avec des améliorations notables en matière de sécurité et d’économie, qui affichaient des perspectives positives.

Rhissa Ag Boula s’est engagé à utiliser tous les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs. Le mouvement a déjà lancé des actions en appelant les militaires loyaux envers leur serment et envers le peuple à mettre fin à la mutinerie et à arrêter le Général Tchiani, leader de la junte. Dans une vidéo, Abdoul Moumouni Ousmane, porte-parole présumé du CRR et membre du Cadre d’actions pour la démocratie et les droits de l’Homme du Niger (CADDRH), a promis de mettre rapidement un terme à la junte.

Il est important de noter que cette déclaration survient au moment où la CEDEAO réoriente ses efforts pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions. Suite à un ultimatum infructueux de sept jours et à la menace d’une intervention militaire, la CEDEAO a finalement opté pour le dialogue, dans le contexte d’une situation qui se complexifie au sein du bloc ouest-africain.

Ancien chef rebelle touareg, Rhissa Ag Boula a intégré la scène politique en 2011 après avoir dirigé deux rébellions entre 1990-1995 et 2007-2010. Blanchi d’une accusation de meurtre, il a été élu conseiller régional d’Agadez pour un mandat de quatre ans avant d’accéder à des postes étatiques de haut niveau. Durant la présidence de Mahamadou Issoufou, il a été conseiller puis ministre à la présidence. Sous la présidence de Mohamed Bazoum, il a occupé le poste de ministre d’État à la présidence lors du coup d’État du 26 juillet dernier.

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