La Russie explore l’Afrique pour écouler son pétrole malgré les sanctions de l’Occident

En contournant les sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis, la Russie semble se tourner vers le continent africain pour vendre son pétrole. Une nouvelle cargaison de brut russe est attendue au port de Tema, au Ghana, marquant ainsi la deuxième livraison en six mois. Les acheteurs restent anonymes, suscitant des spéculations sur leur identité et leurs motivations.

Le continent africain émerge comme une alternative inattendue pour la Russie dans sa quête de nouveaux débouchés pour son pétrole, en contournant habilement les sanctions imposées par l’Union européenne (UE). Bloomberg rapporte qu’une cargaison d’environ un million de barils de brut russe devrait prochainement atteindre le port de Tema au Ghana. Cette manœuvre stratégique marque la seconde livraison en six mois, témoignant de l’intérêt grandissant de la Russie pour ce marché.

Le navire transportant cette précieuse cargaison appartient à la société grecque Kyklades Maritime Corp, mais l’identité de l’acheteur demeure entourée de mystère. Une première cargaison de 600 000 barils avait déjà été déchargée en mars dernier, après avoir été retenue au port par la National Petroleum Authority (NPA) pendant quatre semaines. L’origine et la destination de ces livraisons alimentent les spéculations.

Si Platon Gas Oil Ghana Ltd., la première raffinerie privée du Ghana, a été associée à la première cargaison, rien n’indique qu’elle soit à l’origine de la seconde importation. Les soupçons se tournent également vers le groupe chinois Sentuo, qui récemment a installé une unité de traitement dans le pays.

Face aux sanctions des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et de l’UE, la Russie se voit limitée dans ses partenaires commerciaux. Cela rend cette exploration du marché africain opportune, puisque le pétrole russe ne peut être vendu au-delà de 60 dollars le baril en vertu des sanctions. Les acheteurs africains dotés d’infrastructures de raffinage ont ainsi l’occasion d’acheter ce brut à moindre coût, profitant d’une hausse mondiale des prix.

Ces manœuvres russes renforcent la dépendance croissante de l’Inde, de la Turquie et de la Chine, principaux acheteurs de brut russe, face aux sanctions occidentales. L’Afrique émerge ainsi comme une opportunité lucrative pour les pays disposant d’installations de raffinage, tout en soulevant des questions sur les conséquences à long terme pour le continent et les acheteurs impliqués.

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