Afrique de l’Ouest : la CEDEAO maintient la pression et prépare une intervention au Niger

Réunie à Abuja le 10 août, la CEDEAO persiste dans ses sanctions et gel des avoirs, tout en préparant le déploiement potentiel de la Force en attente pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, malgré les avertissements de déstabilisation régionale.

Jeudi 10 août à Abuja, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé le maintien de ses sanctions envers le Niger et l’activation du gel des avoirs des responsables du coup d’État. Ce sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement sous la présidence de Bola Tinubu, président du Nigeria, fait suite à des mois de tensions avec la junte militaire au pouvoir. Malgré les sanctions antérieures et un ultimatum non respecté, la CEDEAO persiste dans ses efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger par des moyens pacifiques.

La CEDEAO a également donné instruction au Comité des chefs d’état-major des armées d’activer immédiatement la Force en attente de la CEDEAO et ordonné son déploiement en République du Niger. Cependant, la question de l’intervention militaire reste délicate, nécessitant l’approbation de l’Union africaine et des Nations Unies. Trois pays, dont la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Bénin, ont déjà annoncé leur intention de fournir des contingents pour cette opération.

L’histoire de la Force en attente remonte aux années 1990, lorsque la CEDEAO a créé l’Ecomog pour résoudre les conflits régionaux. Cette force a évolué en 2004 pour devenir la Force en attente de la CEDEAO, ayant intervenu dans des pays tels que le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau. Toutefois, cette nouvelle opération au Niger suscite des inquiétudes quant à une possible déstabilisation régionale.

Alors que la junte au pouvoir en Guinée avertit que l’intervention pourrait entraîner la « dislocation » du bloc ouest-africain, le Mali et le Burkina Faso ont exprimé leur volonté d’intervenir militairement si le Niger venait à être attaqué. La situation reste donc tendue, avec la CEDEAO faisant face à un équilibre délicat entre la restauration de l’ordre constitutionnel et la préservation de la stabilité régionale.

Commentaires: 0

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués avec *