Niger : Les putschistes ouest-africains renforcent leur unité face aux menaces d’intervention régionale

Le numéro deux de la junte nigérienne s’est déplacé à Bamako et à Ouagadougou, alors que l’ultimatum fixé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au général Tiani pour rendre le pouvoir arrive à échéance dimanche. Après huit jours depuis le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum, la fête de l’indépendance du Niger, prévue pour le jeudi 3 août, semble devenir une occasion pour la junte de démontrer sa force.

Face aux pressions des pays de la Cedeao, qui menacent Niamey d’une intervention militaire pour rétablir le pouvoir légal, le général Tiani et ses hommes comptent désormais sur leurs alliés putschistes et sur la mobilisation de la rue pour consolider leur pouvoir.

Le mouvement M62, connu pour son opposition à la présence militaire française dans le pays depuis 2022, a lancé un « appel patriotique » exhortant les habitants de la capitale à défiler à nouveau dans le centre de Niamey jeudi. Ce mouvement avait déjà été à l’origine de la mobilisation pro-putsch de dimanche dernier, au cours de laquelle des drapeaux russes avaient été brandis, des slogans antifrançais scandés, et l’enceinte de l’ambassade de France dégradée. Ces incidents ont contribué à augmenter la tension et ont conduit à l’évacuation de 992 personnes par Paris mercredi et jeudi.

Dans un discours prononcé à la télévision la veille de la fête nationale, le général Tiani a critiqué la France sans la nommer, l’accusant de menacer le Niger d’utiliser la force pour protéger ses citoyens alors qu’ils n’ont jamais été l’objet de la moindre menace.

Face à l’attitude hostile de la Cedeao, le président français Emmanuel Macron avait prévenu dimanche dernier que la France réagirait de manière « immédiate et intraitable » si les intérêts français étaient attaqués. En réponse, le général Tiani a assuré que les Français n’avaient aucune raison objective de quitter le pays.