Opération d’évacuation des ressortissants français au Niger suite au coup d’État
Six jours après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum au Niger, la France a lancé une opération d’évacuation délicate pour rapatrier ses ressortissants et les Européens souhaitant quitter le pays. Les tensions croissantes et la fermeture de l’espace aérien ont poussé les autorités françaises à agir rapidement, mettant en place un plan d’évacuation qui devrait prendre plusieurs jours.
Les avions d’évacuation, non armés et aménagés pour accueillir des passagers, ont atterri sur l’aérodrome civil de Niamey après avoir été mis en alerte et décollé de la base d’Istres, dans le sud de la France. Le processus d’évacuation se déroule en coordination avec les forces nigériennes responsables de l’aéroport.
Selon les estimations, environ 600 ressortissants français sont actuellement présents au Niger, la plupart étant des touristes en période de vacances scolaires. L’évacuation devrait prendre plusieurs jours, d’autant plus que les liaisons intérieures sont fermées, obligeant certains Français à parcourir de longues distances pour rejoindre Niamey.
L’Allemagne a également recommandé à ses ressortissants de Niamey d’accepter l’offre d’évacuation de la France. Moins d’une centaine d’Allemands se trouvent actuellement au Niger. L’Italie a également affrété un avion spécial pour rapatrier ses ressortissants souhaitant quitter le pays.
Cette évacuation intervient alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fixé un ultimatum d’une semaine aux putschistes pour un « retour complet à l’ordre constitutionnel ». Le coup d’État a suscité de vives inquiétudes dans la région et a été sévèrement condamné par les puissances occidentales, qui considéraient le Niger comme un allié essentiel dans la lutte contre le djihadisme au Sahel.
Concernant l’approvisionnement énergétique de la France, le départ des ressortissants français du Niger ne devrait pas avoir d’impact immédiat, car seule une des trois mines d’uranium exploitées par Orano est en production, couvrant environ 10% des besoins des centrales nucléaires françaises.
Malgré ces événements, les Français présents au Niger ont exprimé leur calme face à la situation. Les expatriés ont pris des précautions en vue de cette éventualité, et la plupart d’entre eux sont conscients de la tension sécuritaire persistante dans le pays.
Alors que l’opération d’évacuation se poursuit, la France reste vigilante face aux répercussions potentielles de ce coup d’État sur la stabilité régionale. Le soutien des puissances occidentales aux autorités légitimes du Niger témoigne de la détermination à faire respecter l’ordre constitutionnel et à maintenir la lutte contre le djihadisme dans la région.