Sécheresse sans précédent en Corne de l’Afrique : 43 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire

La Corne de l’Afrique, composée de l’Éthiopie, du Kenya et de la Somalie, subit une sécheresse sans précédent depuis 2020, ayant de graves conséquences humanitaires. Selon un rapport publié par le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) le 15 juillet 2023, plus de 43 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, et 2,7 millions d’entre elles ont été déplacées dans ces trois pays en raison de la sécheresse.

Ce rapport met en évidence que la situation est alarmante, avec 32 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë parmi les 43 millions qui nécessitent une aide. La sécheresse a également eu des conséquences dévastatrices sur l’élevage, causant la mort de plus de 13 millions de têtes de bétail, entraînant la perte de moyens de subsistance et perturbant tout un mode de vie.

Des pluies récentes dans d’autres parties de la Corne de l’Afrique ont également eu des conséquences néfastes, entraînant de nouveaux déplacements de population, une augmentation des risques de maladies, des pertes de bétail et des dommages aux cultures.

Des scientifiques, dans une étude publiée le 27 avril 2023, ont expliqué que cette sécheresse historique résultait d’une conjonction inédite d’un déficit de pluie et de températures élevées. Ils ont souligné que ces dérèglements climatiques étaient liés aux émissions humaines de gaz à effet de serre et que le changement climatique avait rendu cette sécheresse environ 100 fois plus probable qu’auparavant dans la région de la Corne de l’Afrique.

Les scientifiques du World Weather Attribution (WWA), un réseau mondial d’experts évaluant rapidement le lien entre les événements météorologiques extrêmes et le dérèglement climatique, ont relevé que le changement climatique avait peu d’impact sur les précipitations annuelles récentes dans la région, mais avait considérablement influencé la hausse des températures. Cette élévation des températures a entraîné une évapotranspiration accrue, conduisant à un assèchement record des sols et des plantes. Les scientifiques estiment qu’il s’agit de la pire sécheresse qu’ait connue la région au cours des quarante dernières années.