Retrait russe de l’accord céréalier : l’Afrique face à un risque d’accroissement de l’insécurité alimentaire

Suite au retrait de la Russie de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, les pays africains sont confrontés à des problèmes d’approvisionnement et à une possible envolée des prix. Cette décision met en péril la sécurité alimentaire du continent, qui importe une grande partie de ses céréales de l’étranger. L’Afrique de l’Est, notamment touchée par la sécheresse, est particulièrement inquiète, tandis que l’Égypte, l’un des plus gros importateurs mondiaux de blé, est particulièrement vulnérable.

L’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, signé en juillet 2022, permettait à l’Afrique de s’approvisionner en blé, orge et maïs, essentiels pour nourrir sa population. Cependant, suite à une délégation de chefs d’État africains plaidant pour le maintien de cet accord auprès de Vladimir Poutine, la Russie a annoncé son retrait, laissant les pays africains dans l’incertitude.

L’Afrique importe une grande partie de ses céréales de l’extérieur du continent, et la Russie et l’Ukraine figuraient parmi ses principaux fournisseurs mondiaux. Selon la Banque africaine de développement, quinze pays africains sur cinquante-quatre achetaient plus de la moitié de leur blé à l’un de ces deux pays en 2020.

L’effondrement de l’accord affectera d’abord les exportateurs ukrainiens, mais les conséquences pour les ventes russes sont plus incertaines. L’économiste Charlie Robertson met en garde sur les impacts pour l’Afrique du Nord, en particulier l’Égypte, qui dépend largement des importations russes et ukrainiennes. Dans un pays confronté à une inflation de 30 %, toute augmentation des prix alimentaires pourrait aggraver la situation déjà précaire de la population.

L’Afrique de l’Est, déjà touchée par une sécheresse record, est également préoccupée par cette situation, alors que la Russie et l’Ukraine fournissent la majorité des céréales dans cette région. La fin de l’accord céréalier risque de rendre l’approvisionnement encore plus difficile et de mettre en péril la vie de millions de personnes menacées par la famine.

Face à cette crise potentielle, les pays africains devront rechercher des solutions alternatives pour garantir leur sécurité alimentaire et réduire leur dépendance aux importations russes et ukrainiennes. Des efforts conjoints avec la communauté internationale seront essentiels pour faire face à cette nouvelle réalité alimentaire.

Commentaires: 0

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués avec *