Le trafic de drogue au Sahel : une menace croissante alimentée par les groupes armés non étatiques

Le trafic de drogues connaît une croissance fulgurante au Sahel, notamment grâce à l’activité intense des groupes armés non étatiques, rapporte l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans son dernier rapport publié le lundi 26 juin à Niamey.

Selon ce rapport de l’ONUDC, les saisies de cocaïne ont connu une explosion au Sahel, particulièrement au Mali, au Burkina Faso et au Niger, passant de 13 kg par an entre 2015 et 2020 à 35 kg en 2021, pour atteindre 863 kg en 2022.

Les plus importantes saisies ont été réalisées au Burkina Faso (488 kg), au Mali (160 kg) et au Niger (215 kg), mais celles-ci ne représentent probablement qu’une partie visible d’un flux bien plus important de drogue non détecté, souligne le rapport consulté par l’AFP.

Dans la plupart des pays du Sahel, le trafic de drogues est organisé par des groupes criminels opérant dans un but lucratif, ajoute le rapport de l’ONUDC.

Ces groupes armés se sont infiltrés dans les réseaux traditionnels de trafiquants et s’autofinancent en exigeant le paiement de taxes et autres droits en échange de protection ou d’un passage sécurisé à travers les zones qu’ils contrôlent.

Depuis des années, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, trois des pays les plus pauvres au monde, sont confrontés à des bandits armés et à des groupes djihadistes liés à Al-Qaida et à l’État islamique au grand Sahara (EIGS).

Le rapport fait également référence au panel d’experts sur le Mali, qui souligne l’implication de divers groupes armés dans le transport de cargaisons de drogues, notamment de cocaïne et de résine de cannabis, démontrant ainsi que les marchés illicites leur offrent des ressources financières.

Outre la cocaïne, l’herbe de cannabis reste la drogue la plus saisie au Sahel, avec un record de 36 tonnes en 2021, selon le rapport. Les quantités les plus importantes ont été interceptées au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, d’importantes saisies de drogues transitant généralement entre l’Amérique latine et l’Europe sont régulièrement effectuées. En avril 2022, par exemple, plus de deux tonnes de cocaïne ont été interceptées en Côte d’Ivoire.

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