La Gambie durcit les règles pour les médicaments indiens après la mort du sirop contre la toux

La Gambie a annoncé qu’à partir du 1er juillet, tous les produits pharmaceutiques en provenance d’Inde devront être inspectés et testés avant leur expédition, selon des documents du gouvernement. Cette décision intervient après la mort de plusieurs enfants qui avaient consommé des sirops contre la toux, fabriqués en Inde. Il s’agit des premières restrictions connues sur les exportations nationales de produits pharmaceutiques.

La Gambie réévalue ainsi sa dépendance à l’industrie pharmaceutique indienne, qui représente un marché de 42 milliards de dollars et fournit près de la moitié des médicaments utilisés en Afrique. Suite aux décès de plus de 70 enfants en Gambie après avoir ingéré un sirop contre la toux indien l’année dernière, le gouvernement indien avait déjà tenu des réunions en Afrique pour assurer la qualité de ses exportations pharmaceutiques.

La nouvelle initiative gambienne vise à résoudre les problèmes de médicaments de qualité inférieure et contrefaits qui pénètrent dans le pays. Dans une lettre adressée au contrôleur général des médicaments indiens, le directeur exécutif de l’Agence de contrôle des médicaments de Gambie a déclaré que l’entreprise Quntrol Laboratories, basée à Mumbai, serait chargée de réaliser l’inspection et les tests pour chaque envoi en provenance d’Inde.

Quntrol devra vérifier les documents, inspecter physiquement les lots et effectuer des échantillonnages pour des tests en laboratoire. Si la conformité est établie, un document d’inspection et d’analyse propre (CRIA) sera délivré. En revanche, si la qualité du produit est jugée non conforme, l’expédition sera mise en quarantaine ou saisie par les autorités de contrôle maritime.

Selon le directeur de l’Agence de contrôle des médicaments gambienne, cette règle ne s’applique pour l’instant qu’à l’Inde. Depuis le 1er juin, l’Inde a rendu les tests obligatoires pour tous les sirops contre la toux avant leur exportation. La lettre du contrôleur général des médicaments indiens demande aux régulateurs de l’État indien de prendre note de ces nouvelles directives émises par la Gambie.

La Gambie, l’un des pays les plus petits et les plus pauvres d’Afrique avec une population de 2,5 millions d’habitants, a connu l’an dernier la mort de plus de 70 enfants, principalement âgés de moins de 5 ans, en raison de sirops contre la toux contrefaits provenant d’Inde, qui contenaient des toxines mortelles telles que l’éthylène glycol et le diéthylène glycol. Ces substances, couramment utilisées dans des produits inappropriés à la consommation humaine, ont été utilisées comme substituts moins chers du propylène glycol, un composant essentiel des médicaments sirupeux.

Avec cette nouvelle règle, la Gambie espère renforcer la sécurité et la qualité des produits pharmaceutiques importés, et ainsi éviter de nouvelles tragédies liées à la consommation de médicaments contrefaits.

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