Afrique : Les startups dirigées par les femmes ne captent que 2,9% des financements

Les startups dirigées par des femmes en Afrique n’ont réussi à lever que 119,05 millions de dollars entre janvier 2022 et avril 2023, représentant 2,9% du total des levées de fonds des jeunes entreprises du continent au cours de cette période. Le paysage de la tech en Afrique reste majoritairement masculin, avec seulement 14,6% des start-up fondées ou cofondées par des femmes.

Dans un rapport récemment publié par Disrupt Africa, une plateforme spécialisée dans les écosystèmes technologiques africains, il est révélé que les startups africaines dirigées par des femmes ont levé un montant cumulé de 119,05 millions de dollars au cours des premiers mois de 2023. Cette somme représente 2,9% du total des levées de fonds effectuées par les jeunes pousses du continent pendant cette période, qui s’élève à 4,05 milliards de dollars.

Le rapport, intitulé « Diversity Dividend : Exploring Gender Equality in the African Tech Ecosystem », met en évidence le potentiel inexploité des femmes dans l’écosystème technologique africain. Parmi les start-up ayant réussi à lever des fonds, celles qui comptent au moins une femme dans leur équipe fondatrice ont obtenu un montant impressionnant de 369,10 millions de dollars.

Sur les 711 start-up ayant bénéficié de levées de fonds entre janvier 2022 et avril 2023, 149 d’entre elles (soit 21%) comptaient au moins une femme dans leur équipe fondatrice. De plus, 83 start-up (soit 11,7%) étaient dirigées par des femmes. Ces chiffres témoignent d’une présence croissante des femmes dans l’écosystème entrepreneurial africain, bien que des efforts supplémentaires soient nécessaires pour favoriser leur participation.

En examinant les pays d’origine des start-up comptant au moins une femme dans leur équipe fondatrice, le Nigeria se positionne en tête de liste, suivi par le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc, le Ghana et la Tunisie. Ces pays montrent un engagement envers l’autonomisation des femmes dans le secteur technologique, ce qui se traduit par des résultats tangibles en termes de levées de fonds.

Cependant, le rapport souligne également que le paysage de la tech en Afrique est encore largement dominé par les hommes. Parmi les 2395 start-up technologiques suivies par Disrupt Africa, seules 350 d’entre elles (soit 14,6%) ont été fondées ou cofondées par des femmes, tandis que seulement 230 (soit 9,6%) étaient dirigées par des femmes. Ces chiffres mettent en évidence un déséquilibre persistant dans l’écosystème tech africain, qui ne parvient pas à exploiter pleinement le potentiel des femmes entrepreneures.

Pour remédier à cette situation, le rapport recommande une série de mesures visant à encourager l’inclusion et l’égalité des genres dans le secteur technologique africain. Il souligne notamment l’importance de programmes d’investissement et d’accompagnement spécifiques pour les femmes entrepreneures, ainsi que la promotion de modèles féminins dans le domaine de la tech.