Céréales

La crise alimentaire mondiale sera inévitable en Afrique

La guerre en Ukraine menace gravement la sécurité alimentaire en Afrique. Le continent « doit se préparer à l’inéluctabilité d’une crise alimentaire mondiale » a déclaré le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina. La situation prend de plus en plus une allure très inquiétante. La hausse vertigineuse des prix des engrais, de l’énergie et des denrées alimentaires pourrait plonger l’Afrique dans un gouffre qu’elle n’a jamais connu dans son histoire.

Les multiples chocs de la Covid-19 et du réchauffement climatique dont elle n’est même pas responsable ont déjà ébranlé ses fondements. La pandémie a fait perdre, à elle seule, près de 30 millions d’emplois sur le continent. Avec la hausse des prix du pétrole, les entreprises de certains pays comme le Nigeria devront licencier un bon nombre d’employés pour tenir dans le Budget des dépenses.

Ces différents problèmes ne feront qu’augmenter le nombre de pauvres, aggravant ainsi l’insécurité alimentaire. David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale, a récemment annoncé que la moindre hausse du point de pourcentage sur les prix de l’alimentation entraînerait inévitablement le basculement de dix millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté.

La difficulté de l’Afrique à éviter cette crise réside dans sa dépendance vis-à-vis des autres continents en matière d’approvisionnement alimentaire. Faut-il le rappeler, le continent noir importe 80% des aliments qu’il consomme. Il faut que cela change, a martelé Adesina. « L’Afrique ne doit pas mendier. Nous devons résoudre nous-mêmes nos propres défis sans dépendre des autres » a-t-il déclaré. Pour ce faire, son institution a mis en place des initiatives innovantes qui permettront de booster la production agricole en Afrique.

Parmi celles-ci figure notamment le projet TAAT (Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine). Il est mis en œuvre dans 30 pays africains et porte sur 9 différentes filières alimentaires dont les plus importantes : les céréales. Ce projet a déjà permis au Soudan d’enregistrer la plus grande récolte de blé de toute son histoire, soit 1,1 million de tonnes lors de la saison 2019-2020. Il a aidé les agriculteurs du Zimbabwe, du Malawi et de la Zambie qui ont pu survivre à la sécheresse grâce à l’augmentation de leur production de maïs.

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