Sénégal : Faisant déjà face à une accusation de viol, l’opposant Ousmane Sonko est arrêté pour trouble à l’ordre public

L’opposant principal du régime en place au Sénégal a été arrêté hier mercredi pour trouble à l’ordre public et participation à une manifestation interdite. Les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation d’Ousmane Sonko alors que ce dernier se rendait au bureau du juge pour une accusation de viol.

Le mois dernier, l’employée d’un salon de coiffure avait accusé Sonko de l’avoir violée. Il devait alors comparaître devant la justice hier matin après la levée de son immunité parlementaire la semaine dernière. Ses sympathisants étaient alors sortis dans les rues pour affronter la police. Ils protestaient contre l’inculpation de Sonko dans cette affaire de viol. Des véhicules ont été brulés près du domicile du leader de l’opposition. Un journaliste de Reuters a vu trois blessés dont une saignait à la tête. Des centaines de partisans de Sonko ont lancé des pierres aux forces de sécurité qui ont riposté par des gaz lacrymogènes et des par des tirs dont on ignore la nature des balles. « Nous sommes prêts à mourir pour Sonko »,ont déclaré certains des manifestants, rapporte Reuters. C’est alors que la police est partie arrêter Ousmane Sonko pendant qu’il se rendait dans un palais de justice au centre-ville de Dakar pour répondre à un interrogatoire sur l’allégation du viol. « Cette arrestation a été l’étincelle qui a déclenché le feu » rapporte WalfQuotidien. Dans la journée de ce mercredi, « des affrontements et des scènes de guérillas se sont produits sur toute l’étendue du territoire national : Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor, Kédougou… A Dakar, malgré l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé, les Sonko boys ont donné du fil à retordre aux gendarmes et policiers » écrit le média.

Ousmane Sonko avait accusé le pouvoir en place d’avoir suscité ces allégations de viol pour l’affaiblir, rapporte La Tribune. Pour son avocat, Bamba Cissé, l’accusation de viol était devenue insuffisante pour l’écarter d’où ils ont voulu l’inculper pour autres faits d’accusation. « La première accusation de viol ne fonctionnait pas, alors ils ont maintenant trouvé autre chose » a-t-il déclaré à Reuters. « Ils veulent le prendre en flagrant délit, le juger et le condamner afin de le faire sortir des listes électorales » a-t-il fustigé. Un porte-parole du parti au pouvoir affirme qu’il s’agit d’un acte de « vandalisme qui, à (son) avis, mérite d’être puni ». Le président Macky Sall nie quant à lui une quelconque ingérence politique dans ces affaires.

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