La Chine investit les deux-tiers de ses financements énergétiques en Afrique au cours de l’année écoulée

L’Empire du Milieu a investi les deux-tiers de ses financements extérieurs destinés au secteur énergétique en Afrique au cours de l’année écoulée. C’est ce que rapporte le South China Morning Post cité par l’Agence Ecofin. D’après les données publiées par Global Energy Finance de l’Université de Boston, le montant global des financements extérieurs chinois à l’endroit des projets énergétiques à l’étranger a chuté de 43% en glissement annuel pour s’établir à 4,6 milliards de dollars en 2020. Sur ce montant, 3,1 milliards de dollars étaient destinés au continent africain. Ces fonds sont généralement accordés sous forme de prêts.

Le Nigéria a capté à lui seul 2,5 milliards de dollars dans le cadre des investissements chinois au profit du secteur énergétique africain, soit 80,64% du montant. Cette somme était notamment consacrée à la construction de son gazoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano (AKK). Les moins de 20% restants ont pour la plupart été injectés dans des projets électriques en Côte d’Ivoire, au Rwanda et au Lesotho qui totalisent à eux seuls 570 millions de dollars.

Ces financements extérieurs de la Chine s’inscrivent dans le cadre du mégaprojet de Belt & Road Initiative valorisé par le président chinois Xi Jinping. Ce mégaprojet vise à étendre l’influence de la Chine sur les voies de communication terrestres en Eurasie et en Afrique afin de réduire la dépendance envers les voies maritimes notamment contrôlées par la puissance américaine. Il se fait cependant que les pays africains dépendent de plus en plus des financements chinois et voient par conséquent leur dette extérieure envers l’Empire du Milieu croître de plus en plus. Le Nigéria par exemple devait en mars 2019, 80% de sa dette extérieure à la Chine, soit 2554 milliards de dollars selon le Debt Management Office nigérian cité par Ecofin. Un état de chose qui, malgré la baisse des financements extérieurs chinois en 2020, inquiète de plus en plus les américains qui y voient une cause potentielle d’instabilité sur le continent.

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