Niger : Des violences post-électorales secouent le pays à cause d’une victoire du parti au pouvoir, contestée

Des violences post-électorales s’observent déjà au Niger au lendemain de la victoire de Mohamed Bazoum du parti au pouvoir, au second tour du scrutin présidentiel. Une victoire que conteste le candidat Mahamane Ousmane qui a perdu selon les données proclamées par la Commission électorale nationale qui lui compte 44,3% des voix à l’issue du second tour déroulé le dimanche 21 février dernier. Celui-ci dénonce une fraude électorale et affirme avoir remporté l’élection avec 50,3% des suffrages universels, rapporte Reuters. La mission d’observation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait pourtant déclaré que le vote s’était déroulé « dans des conditions libres, équitables, crédibles et transparentes » même s’il faut noter les attaques perpétrées sur des agents électoraux dont huit ont perdu la vie.

Des petits groupes de partisans de Mahamane Ousmane sont descendus cette semaine dans la rue pour lancer des pierres aux forces de sécurité et de défense qui ont quant à elles répondu par des gaz lacrymogènes. Des bâtiments, des maisons et des pneus ont été brulés. D’après Reuters, la résidence privée du correspondant Moussa Kaka de Radio France internationale (RFI) a été incendiée par des manifestants. Le journaliste et sa famille étaient toutefois en sécurité quand cela s’est produit. L’accès à internet est limité depuis mercredi.

D’après le ministre nigérien de l’intérieur, Alkache Alhada, deux personnes ont été tuées et 468 autres sont actuellement détenues. Ce dernier accuse le chef de l’opposition Hama Amadou, des violences perpétrées dans le pays. Ce dernier qui avait perdu la présidentielle de 2016 face à Mahamadou Issoufou, n’avait pas pu se présenter au scrutin qui vient de se dérouler dans le pays, à cause d’une condamnation pénale qui l’en avait empêché. Hama Amadou est alors devenu un soutien pour Mahamane Ousmane qui vient de perdre face à Mohamed Bazoum. Pour l’heure, Hama Amadou n’a pas encore répondu aux allégations du ministre de l’Intérieur. Cette élection qui vient de prendre fin était censée être la première transition pacifique et libérale entre deux présidents démocratiquement élus depuis l’accès du pays à la souveraineté internationale en 1960.

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