Côte d’Ivoire : 100 000 tonnes de fèves (cacao) en difficulté d’écoulement face à l’exigence des multinationales

La Côte d’Ivoire continue de faire face à des difficultés de vente de sa production sur le marché mondial du cacao qui subit encore les revers de la crise sanitaire mondiale liée au Covid-19. D’après Reuters, c’est un stock de 100 000 tonnes de fèves qu’elle a actuellement du mal à écouler à cause de l’exigence des multinationales. Celles-ci demandent que le prix de la tonne de fèves soit davantage revu à la baisse. Le Conseil Café Cacao (CCC) de la Côte d’Ivoire avait baissé le prix d’achat de la tonne face à la crise de la Covid-19 qui frappe le marché mondial du cacao. Cette dernière a entrainé la chute de la demande à l’échelle internationale.

Pour alors relancer les exportations ivoiriennes de cacao, le CCC a accepté une décote de 200£ (livres sterling)/tonne pour la principale récolte et de 250£/tonne pour la récolte intermédiaire. Mais les multinationales exigent une baisse supplémentaire du prix de la tonne. Celles-ci disent détenir des stocks en propre à écouler sur le marché international, rapporte Sika Finance. « Aucune multinationale ne souhaite reprendre ces stocks, si le différentiel n’est pas attractif », a confié le patron d’une multinationale à Reuters.

C’est une situation qui inquiète davantage les acteurs du secteur notamment les opérateurs locaux qui ont dû faire recours à des crédits bancaires pour financer leur production. Face à la réticence des multinationales à s’approvisionner auprès des paysans, la Côte d’Ivoire avait autorisé les sociétés locales à acquérir le stock de ces derniers pour en négocier la vente auprès des multinationales. Ce qui semble ne pas marcher pour l’instant parce que les filiales des géants mondiaux du cacao veulent profiter de la crise actuelle pour se faire rembourser de façon indirecte, le différentiel de revenu décent (DRD). Depuis le 1er octobre 2020, la Côte d’Ivoire et le Ghana avaient en effet appliqué un DRD de 400 dollars sur la tonne de fèves, rapporte Sika Finance.

Le problème majeur de ces sociétés locales qui négocient la vente, c’est qu’elles ne parviennent pas à signer des contrats d’achat sur le marché international. Elles préfèrent recourir aux filiales locales des multinationales. Pour résoudre ce problème, elles jugent nécessaire d’instaurer une réforme du secteur qui forcera les multinationales présentes dans le pays à travers leurs filiales, à acheter 20% de leur approvisionnement auprès des acteurs locaux. « Nous réfléchissons à trouver une solution pour aider les locaux à avoir une plus grande part aux exportations (…) »,a déclaré un membre du CCC à Reuters. Le défi actuel selon lui, est d’écouler les 100 000 tonnes de fèves. D’après Reuters, la Côte d’Ivoire projette de diminuer de 25%, le prix d’achat de fèves à la prochaine ouverture de la campagne intermédiaire le 1er avril 2021.

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