Gabon: Le patron des patrons dans la tourmente

Depuis la mise en place de la task force présidentielle sur la dette intérieure, il ne se passe pas une semaine sans que de nouvelles révélations ne viennent alimenter les conversations dans l’opinion. Si l’attitude indélicate de certaines entreprises avait soulevé des interrogations, celle du patron des patrons gabonais, M. Alain . Bâ Oumar suscite à la fois inquiétude et désappointement.

L’audition de M. Bâ Oumar, Président de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG) et Directeur IG Télécom, a révélé qu’il avait empoché la somme de 914 695 euros (soit 600 millions de francs CFA) pour des travaux non réalisés. Il s’agissait pour la société IG Télécom de connecter tous les lycées et écoles primaires du Gabon. « Notre tournée sur les sites concernés à l’intérieur du pays et à Libreville a confirmé que la prestataire n’avait pas exécuté les travaux pour lesquels il avait été engagé » a déclaré un auditeur de la task force.  « Après discussion avec le promoteur d’IG Télécom, il a été convenu que ce dernier procédera au remboursement intégral du montant perçu » a-t-il renchéri. Il apparaît en outre que la société de M. Bâ Oumar doive la somme de 12 195 921 euros (soit 8 milliards de franc CFA) aux impôts.

Reconduit à la tête de la CPG le 12 août dernier, celui qui, selon un communiqué officiel, a reçu « un mandat clair pour mener à bien les discussions cruciales à venir entre le Patronat et le Gouvernement de la République sur les stratégies de relance de notre économie … » semble ne pas faire preuve d’exemplarité. Selon plusieurs sources concordantes, le patron des patrons serait poursuivi par BGFIBank pour défaut de paiement sur ses emprunts.

Pour Jean Blaise Eyi, professeur d’économie « la fraude sur les deniers publics et sur la fiscalité constituent une grave entrave aux projets que le gouvernement met en place pour développer les infrastructures et accompagner le tissu entrepreneurial local ». La réduction significative du montant de la dette intérieure à ce jour, a permis d’établir de nombreuses complicités actives dans les régies financières et l’administration centrale. Il ne serait pas surprenant que des poursuites judiciaires soient lancées dans les prochaines semaines contre les auteurs de ces malversations.

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