Macky Sall renonce à un troisième mandat présidentiel, apaisant les tensions au Sénégal

Le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, a mis fin au suspense entourant sa candidature à un troisième mandat lors de l’élection présidentielle prévue en février 2024. Dans une allocution diffusée à la télévision publique le lundi 3 juillet, Sall a annoncé sa décision de ne pas se présenter, mettant ainsi un terme aux spéculations qui agitaient le pays depuis plusieurs mois. Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions, le Sénégal ayant récemment connu des troubles meurtriers, les plus graves depuis des années.

Le président Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, avait fait réviser la Constitution en 2016, arguant que la limitation à deux mandats consécutifs ne s’appliquait pas à lui, car il avait exercé son premier mandat avant cette réforme. Cette ambiguïté a alimenté les critiques de ses opposants, qui jugeaient illégal un éventuel troisième mandat.

Macky Sall a déclaré dans son discours à la nation que sa décision, longuement et mûrement réfléchie, était de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024. Il a souligné que le Sénégal était plus grand que lui et regorgeait de leaders capables de conduire le pays vers l’émergence. Il a également affirmé avoir pris cette décision dans l’intérêt du pays et pour préserver sa dignité et sa parole.

Cette annonce est perçue comme un geste visant à rétablir la réputation de la démocratie sénégalaise, mise à mal par les récents troubles et les accusations de dérive autoritaire à l’encontre de Macky Sall. Certains de ses partisans considèrent le président comme un bâtisseur et un avocat de l’Afrique à l’étranger. Toutefois, ses détracteurs l’accusent d’avoir restreint les libertés et critiquent sa gestion du pays.

Macky Sall a également fermement condamné les violences qui ont éclaté après la condamnation à deux ans de prison de son principal opposant, Ousmane Sonko, dans une affaire de viols qui le rend actuellement inéligible. Les autorités rapportent la mort de seize personnes lors de ces violences, tandis qu’Amnesty International en compte vingt-quatre et l’opposition environ trente. Dans son discours, le président Sall a dénoncé ces actes comme un véritable crime organisé visant à semer la terreur et à déstabiliser le pays.

Ousmane Sonko, qui jouit d’une grande popularité auprès de la jeunesse, continue de dénoncer un complot du pouvoir visant à l’écarter de la prochaine élection présidentielle. Il affirme être bloqué chez lui à Dakar depuis fin mai et a appelé les Sénégalais à manifester massivement, que Macky Sall se présente ou non. Sonko a prévenu que s’il n’y avait pas d’arrestation du président, il en appellerait à un soulèvement national.

La décision de Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat marque une étape importante pour la démocratie sénégalaise, mais les mois à venir resteront cruciaux pour l’avenir politique du pays. Le Sénégal devra faire face à de nombreux défis socio-économiques et garantir des élections libres et équitables en février 2024.

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