Cameroun : le FMI approuve les accords et débloque 73,6 millions de dollars pour la reprise économique

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a donné son feu vert à la quatrième revue des accords avec le Cameroun au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC). Cette approbation permettra un décaissement immédiat d’environ 73,6 millions de dollars, contribuant ainsi à soutenir la reprise de l’économie camerounaise.

Malgré un contexte d’incertitude intérieure et mondiale, le pays a fait preuve de résilience, avec une croissance estimée à 3,8 % en 2022 et une prévision de 4 % en 2023, principalement grâce aux secteurs non-pétroliers. Notons que les réformes économiques et financières entreprises par le Cameroun ont été soutenues par les programmes appuyés par le FMI, visant à maintenir la stabilité macroéconomique, promouvoir la croissance et réaliser des réformes durables. Les résultats obtenus jusqu’à présent sont mitigés, avec quelques dépassements mineurs et provisoires des critères de réalisation, ainsi que des objectifs manqués. Néanmoins, les autorités camerounaises ont réalisé des progrès louables dans des domaines essentiels tels que la gouvernance et l’administration des revenus.

Pour garantir la viabilité de la dette et stimuler davantage la croissance, il est crucial de poursuivre les réformes et de créer une marge budgétaire supplémentaire pour les investissements productifs et les dépenses sociales. Les autorités sont déterminées à maintenir une trajectoire d’assainissement budgétaire en mobilisant des recettes intérieures non pétrolières, en améliorant l’efficacité des investissements et la gestion des finances publiques, et en éliminant progressivement les subventions aux carburants tout en atténuant les effets sur les personnes vulnérables.

En outre, le Cameroun devra limiter le recours aux financements non concessionnels et éviter l’accumulation d’arriérés de paiement extérieurs et intérieurs. Pour cela, une meilleure gestion de trésorerie et une limitation des dépenses engagées via des procédures exceptionnelles seront nécessaires. L’accélération des réformes structurelles est également essentielle pour libérer le potentiel de croissance du pays, notamment en renforçant le secteur privé, améliorant la gouvernance et favorisant un climat des affaires favorable.

Il est crucial de prendre des mesures supplémentaires pour renforcer la stabilité du secteur financier, promouvoir l’inclusion financière et améliorer le climat des affaires. Des actions visant à renforcer la gouvernance, la transparence et la lutte contre la corruption, en remédiant aux lacunes identifiées dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, seront également nécessaires pour favoriser un environnement propice aux investissements.

Malgré les défis actuels, les perspectives à moyen terme restent favorables pour le Cameroun, à condition que les réformes se poursuivent et que l’environnement extérieur s’améliore. Avec une croissance prévue du PIB réel de 4 % en 2023 et une moyenne de 4,4 % à moyen terme, le pays peut capitaliser sur les secteurs de l’agro-industrie, de la sylviculture, des services et de la production de gaz naturel liquéfié pour compenser la baisse de la production pétrolière.

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