Le président sortant Julius Maada Bio prête serment après sa réélection dès le premier tour en Sierra Leone

Le président sortant Julius Maada Bio a été réélu pour un deuxième mandat à la tête de la Sierra Leone, remportant 56,17 % des voix selon les chiffres officiels. Sa victoire a été annoncée mardi 27 juin, bien que son principal adversaire conteste les résultats.

Samura Kamara, arrivé en deuxième position avec 41,16 % des voix, a immédiatement déclaré qu’il rejetait catégoriquement les résultats de la commission électorale, les jugeant peu crédibles. Il a ajouté : « Je m’élèverai au-dessus de cette parodie et je m’engage à poursuivre le combat pour une meilleure Sierra Leone », sans préciser exactement quelles mesures il comptait prendre.

Peu après l’annonce des résultats, M. Bio, un ancien militaire âgé de 59 ans, a prêté serment pour son deuxième mandat à la tête du pays, comme en témoignent les images diffusées sur son compte Twitter.

Le processus électoral en Sierra Leone, un pays qui a connu une guerre civile de 1991 à 2002, a été agité avec de nombreux incidents signalés. Les observateurs craignent des violences post-électorales, mais la proclamation des résultats a eu lieu veille de la fête musulmane de l’Aïd Al-Adha, l’une des plus importantes de la région d’Afrique de l’Ouest, ce qui ralentit traditionnellement les activités.

Immédiatement après l’annonce des résultats, les partisans du président, vêtus de vert, couleur du Parti du peuple de la Sierra Leone (SLPP), ont célébré la victoire de leur champion en klaxonnant et en tapant sur des casseroles dans le centre-ville de Freetown. D’autres ont soufflé dans des vuvuzelas et chanté « Maada Bio, Maada Bio ».

« Je suis heureuse que Bio ait gagné, nous voulons qu’il stabilise l’économie et crée des emplois », a déclaré Susan Myers, 34 ans, militante du SLPP. Musa Tholluy, 27 ans, s’est réjoui en disant : « Il fait de grandes choses pour ce pays. Il combat la corruption ».

Dans un discours prononcé peu après l’annonce des résultats, Julius Maada Bio a souligné les enjeux économiques et le développement des infrastructures dans l’un des pays les moins développés au monde. Il a également appelé tous les Sierra-Léonais à se rassembler pour le progrès et la prospérité de leur pays.

La veille, l’opposition avait déjà rejeté des résultats partiels qui donnaient le président sortant avec plus de 55 % des voix, synonymes de victoire dès le premier tour. L’opposition critiquait le manque d’inclusivité, de transparence et de responsabilité de la commission électorale.

Environ 3,4 millions de personnes étaient appelées à choisir parmi 13 candidats à l’élection présidentielle, avec un taux de participation s’élevant à 83 % selon la commission électorale. La journée électorale s’est globalement déroulée dans le calme le samedi, malgré quelques incidents. Cependant, dimanche soir, une femme a été tuée au siège de l’opposition alors que les forces de sécurité tentaient de disperser la foule rassemblée.

Les Sierra-Léonais ont également voté samedi pour élire leur Parlement et leurs conseils locaux, mais les résultats de ces scrutins n’ont pas encore été publiés.

Selon les observateurs de l’Union européenne, le manque de transparence et de communication de l’autorité électorale a suscité une méfiance envers le processus électoral en Sierra Leone. Lors de l’élection présidentielle précédente en 2018, Julius Maada Bio avait remporté la victoire au second tour avec 51,8 % des voix, face à son adversaire Samura Kamara, un technocrate âgé de 72 ans.

Au cours de son premier mandat, M. Bio s’est positionné en faveur de l’éducation et des droits des femmes. Il a exprimé sa volonté de favoriser l’agriculture et de réduire la dépendance de son pays aux importations alimentaires.

Dans une allocution à la nation après l’annonce des premiers résultats partiels, le président sortant a appelé les Sierra-Léonais à rester calmes et à respecter la loi. M. Kamara, qui a occupé les postes de ministre des finances puis des affaires étrangères avant l’arrivée de M. Bio au pouvoir en 2018, avait indiqué son intention de rétablir la confiance dans les institutions économiques nationales et d’attirer les investisseurs étrangers.

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