La BEAC maintient ses taux directeurs pour stimuler la stabilité monétaire en Afrique centrale
Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a annoncé qu’il maintiendrait ses taux directeurs à leur niveau actuel, en vigueur depuis le 27 mars 2023. Cette décision intervient après quatre relèvements successifs des taux directeurs de la BEAC depuis décembre 2021.
Le taux de refinancement principal, connu sous le nom de TIAO, reste donc fixé à 5%, tandis que le taux de la facilité de prêt marginal pour les emprunts bancaires de moins de 24 heures demeure à 6,75%. « C’est l’analyse que nous avons fait de la conjoncture à la fois au plan international et de la zone CEMAC qui nous a amené à maintenir nos taux de refinancement à leur niveau actuel. Nous avons une inflation qui reste élevée mais que nous projetons d’ici la fin de l’année à un taux beaucoup plus bas qu’il ne l’était l’année dernière. C’est un fait qui pour nous est un élément de stabilité, » a déclaré Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque centrale lors d’une conférence de presse.
Le communiqué du CPM précise que le taux d’inflation devrait s’établir à 6,1% en 2023, contre une projection de 6,4% en mars dernier. Bien que ce niveau reste au-dessus du seuil de tolérance de 3% admis dans la zone Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA, Guinée Équatoriale), les perspectives de stabilité monétaire sont plus favorables. Le taux de couverture extérieure de la monnaie devrait atteindre environ 80%, contre 73,1% en décembre 2022. De plus, le CPM prévoit une augmentation de 5,1% des réserves de changes, de 20% des avoirs extérieurs nets et de 13,1% de la masse monétaire d’ici la fin de l’année 2023.
Abbas Mahamat Tolli a souligné que la politique monétaire restrictive menée par la banque centrale depuis fin 2021 avait contribué à atténuer les pressions inflationnistes. En effet, la BEAC a suspendu ses injections hebdomadaires de liquidités dans le système bancaire depuis février 2023 et accéléré les opérations de ponction afin de réduire la liquidité et d’augmenter le coût du crédit pour mieux maîtriser l’inflation. « Le niveau de liquidités du système bancaire a baissé depuis que nous avons commencé les ponctions et à l’inverse nous voyons que sur le marché interbancaire, les échanges ont augmenté sans que la liquidité de la banque centrale ne soit sollicitée », a précisé Abbas Mahamat Tolli. Le gouverneur a également ajouté que le CPM surveillerait l’évolution des tendances macroéconomiques et prendrait les mesures appropriées pour ramener l’inflation à un niveau acceptable, si nécessaire.