Accord historique entre le Sénégal et le G7 pour des investissements dans le gaz naturel en tant qu’énergie de transition

Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a annoncé lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris, en France, un accord révolutionnaire avec le G7 pour des investissements dans le gaz naturel. Cette décision place le gaz comme une énergie de transition cruciale vers les sources d’énergie renouvelables, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’avenir énergétique mondial.

Lors d’une table ronde dédiée aux investissements privés et aux infrastructures durables dans les pays en développement, Macky Sall a révélé que le Sénégal produira 40% de son électricité à partir du gaz naturel au cours des prochaines années. Cette annonce témoigne de la confiance du président sénégalais, soutenu par le Groupe des vingt-sept pays les plus industrialisés (G7), qui vient de valider une stratégie visant à réinvestir dans le gaz naturel en tant qu’énergie de transition vers les sources d’énergie renouvelables. Cette approche favorise une coexistence harmonieuse entre le gaz et les énergies renouvelables.

La question de l’utilisation du gaz comme une énergie de transition suscite des débats en Afrique et au-delà. Lors de la cérémonie d’ouverture du sommet, Vanessa Nakate, militante écologiste ougandaise, a appelé à mettre fin au financement des énergies fossiles, y compris le gaz naturel. Toutefois, certains pays européens, comme l’Allemagne, ont fait le choix d’intégrer le gaz naturel dans leur transition énergétique. Néanmoins, Berlin a été confronté aux conséquences de la guerre russo-ukrainienne, qui a conduit l’Union européenne (UE) à imposer des sanctions contre la Russie. En réaction, Moscou a coupé les approvisionnements de gaz naturel, poussant les pays européens à explorer d’autres marchés, notamment en Afrique et au Moyen-Orient.

Cette dynamique a suscité une intensification de la diplomatie européenne en direction de pays tels que le Nigeria, l’Algérie, l’Égypte et la Tunisie, poussant les dirigeants africains à prendre position en faveur de l’intégration du gaz dans leurs stratégies d’électrification et de transition énergétique. Des personnalités telles que le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim, à travers sa fondation, ont recommandé l’utilisation du gaz pour soutenir la production d’énergies renouvelables.

D’un point de vue technique, une centrale à gaz est une centrale thermique classique utilisant le gaz comme combustible. La combustion du gaz émet moins de CO2 dans l’atmosphère que les centrales fonctionnant au charbon ou au mazout lourd.

Les experts privilégient la mise en place de centrales à cycles combinés gaz, qui utilisent deux types de turbines: une turbine à combustion et une turbine à vapeur reliée à un alternateur. Grâce à cette configuration, une centrale à cycle combiné produit une quantité plus importante d’électricité avec la même quantité de combustible qu’une centrale à gaz ordinaire. Selon Électricité de France (EDF), l’utilisation du gaz naturel dans ce type de centrale permet de réduire de moitié les émissions de CO2 par rapport à une centrale au charbon de même capacité.

Face à une situation sur le continent où les économies sont paralysées par les coupures d’électricité (80% des entreprises sont touchées selon l’AIEA), plusieurs pays africains se tournent vers le gaz naturel. Le Togo, par exemple, vient de mettre en service sa centrale électrique Kékéli Efficient Power de 65 MW à Lomé. La Côte d’Ivoire investit également dans le gaz et est en train de construire la centrale à cycle combiné gaz d’Atinkou d’une capacité de 390 MW. Le Sénégal voisin a également inauguré une installation similaire, la centrale thermique de Malicounda (120 MW), située à une heure de route de Dakar. Cette centrale sera convertie au gaz naturel lorsque le Sénégal commencera l’exploitation de ses gisements locaux.

Au-delà des controverses suscitées par cette question, les centrales à gaz devraient soutenir le développement des industries lourdes en Afrique. L’espoir de décarbonation repose également sur l’hydrogène, dont la production à grande échelle n’est pas attendue avant 2030.

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