Les pays africains dénoncent la partialité des agences de notation financière

Les agences de notation financière sont accusées de traiter injustement les pays africains. Sur les trente-deux pays notés, trente sont classés en catégorie spéculative, ce qui limite leur accès aux marchés financiers. Les pays africains estiment que les agences adoptent un biais négatif, tandis que ces dernières affirment agir en toute objectivité.

Le débat a pris de l’ampleur pendant la pandémie de Covid-19, avec une augmentation des dégradations de notes des pays africains. La ministre sénégalaise de l’économie, Oulimata Sarr, a souligné que les évaluations actuelles ne reflètent pas fidèlement les économies africaines. Selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), des notations plus objectives permettraient aux pays africains d’emprunter à des taux plus avantageux, ce qui leur ferait économiser des milliards de dollars.

Sur les trente-deux pays notés, seuls deux échappent à la catégorie spéculative. Les économistes affirment que les agences adoptent une approche conservatrice envers l’Afrique, tandis qu’elles adoptent une attitude attentiste dans le reste du monde. Les agences se justifient en mettant en avant les difficultés des pays africains à collecter des impôts et à générer des revenus, ainsi que les problèmes de gouvernance et l’instabilité de la croissance.

Les agences de notation insistent sur le fait qu’elles se basent sur des faits pour émettre leurs opinions. Elles soulignent l’augmentation de la dette publique par rapport aux revenus de l’État dans les pays subsahariens, qui a plus que doublé entre 2013 et 2020. Cependant, les pays africains contestent cette approche et estiment que leurs notations devraient être comparables à celles d’autres régions telles que l’Amérique latine, l’Europe de l’Est et l’Asie de l’Est.

Le débat sur la notation des pays africains par les agences de notation financière met en lumière les enjeux auxquels ces pays sont confrontés pour accéder aux marchés financiers et financer leur développement économique.

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