Le Burundi modifie les coupures de 5000 BIF et 10000 BIF

Depuis l’annonce de la réforme monétaire au Burundi, qui vise à lutter contre la corruption en remplaçant les billets de 10 000 et 5 000 francs burundais, la population fait face à des difficultés croissantes pour échanger ses anciens billets. Les limitations strictes imposées par les banques et la lenteur du processus de distribution des nouveaux billets suscitent l’inquiétude quant à l’approvisionnement en produits essentiels et à l’économie nationale.

 

Le président Evariste Ndayishimiye a menacé les responsables corrompus de dévaloriser les sommes d’argent qu’ils avaient détournées, affirmant qu’ils ne pourraient pas profiter de leurs gains illicites. Dans cette optique, la Banque centrale a annoncé le remplacement de tous les billets de 10 000 et 5 000 francs burundais (BIF) par de nouvelles coupures, dans le but d’empêcher le blanchiment de l’argent public volé.

Cependant, depuis l’annonce de cette mesure, de nombreux Burundais se sont précipités aux guichets des banques pour échanger leurs anciens billets, mais se heurtent à des obstacles presque insurmontables. Les citoyens ordinaires ne peuvent retirer que 300 000 BIF (environ 100 dollars) par jour et ne sont autorisés à échanger leurs anciens billets que jusqu’à une valeur maximale d’environ 3 600 dollars. Les sociétés, quant à elles, sont plafonnées à 100 000 dollars. Cette situation engendre frustration et amertume chez les individus qui se retrouvent avec des sommes excédant les limites imposées, bien que gagnées de manière licite.

Un autre problème majeur réside dans la lente distribution des nouveaux billets. Faustin Ndikumana, président de Parcem, une organisation œuvrant pour la bonne gouvernance, cité par RFI, a témoigné des difficultés rencontrées par la population. Il rapporte que depuis samedi, il lui est impossible de retirer de l’argent aux guichets des banques, malgré ses multiples tentatives. Cette situation engendre une panique croissante parmi les Burundais qui se retrouvent dans l’incertitude quant à la gestion de leur argent et de leurs activités commerciales. Certains commerçants ont d’ores et déjà pris des mesures spéciales, tandis que d’autres prévoient de suspendre temporairement leurs activités jusqu’à ce que la situation se normalise.

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