L’Afrique compte la moitié des enfants astreints au travail dans le monde
À l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, l’Organisation internationale du travail (OIT) révèle des chiffres alarmants : près de 160 millions d’enfants dans le monde travaillent pour gagner leur vie au lieu d’aller à l’école. En Afrique subsaharienne, où se concentrent plus de la moitié de ces enfants exploités, la situation est particulièrement préoccupante.
Dans le monde, près de 160 millions d’enfants, soit près d’un enfant sur 10, sont contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins au lieu d’aller à l’école, selon les chiffres alarmants partagés par l’Organisation internationale du travail (OIT) à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Cette situation inacceptable met en lumière l’urgence de prendre des mesures pour éradiquer le travail des enfants.
En Afrique subsaharienne, la situation est particulièrement préoccupante, avec plus de 86,6 millions d’enfants soumis au travail des enfants, soit plus de la moitié du total mondial. Près d’un enfant sur quatre dans la région est contraint de travailler, ce qui entrave leur accès à l’éducation et compromet leur avenir. La majorité des enfants exploités en Afrique subsaharienne, tout comme dans le reste du monde, travaillent dans le secteur de l’agriculture.
Le Directeur général de l’OIT, Gilbert Houngbo, souligne que le travail des enfants n’est pas le résultat d’une négligence parentale, mais plutôt d’un manque de justice sociale. Il insiste sur la nécessité de promouvoir un travail décent pour les adultes afin qu’ils puissent subvenir aux besoins de leur famille et de renforcer la protection sociale. Pour véritablement s’attaquer aux causes profondes du travail des enfants, il est essentiel de mettre fin au travail forcé, de créer des conditions de travail sûres et saines, de permettre aux travailleurs de s’organiser et de faire entendre leur voix, ainsi que de combattre la discrimination qui affecte souvent les populations les plus marginalisées.
L’agriculture représente 70 % du travail des enfants dans le monde, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les petites exploitations agricoles, la pêche et la foresterie sont les domaines où le travail des enfants est le plus répandu. La FAO souligne que si certains enfants aident leurs parents dans des tâches agricoles pour la consommation familiale, il est important de reconnaître que de nombreux enfants sont exploités au-delà des limites de sécurité et de bien-être, ce qui nuit à leur santé et à leurs possibilités d’éducation.
La FAO s’engage à aborder cette question à tous les niveaux, de la production mondiale aux actions locales. Elle travaille en collaboration avec des partenaires pour éliminer le travail des enfants dans des secteurs clés tels que le cacao, le coton et le café. Des projets pilotes ont été mis en place au Burkina Faso, au Mali et au Pakistan afin de lutter contre le travail des enfants dans les chaînes de valeur du coton, en améliorant les moyens de subsistance des ménages et en autonomisant économiquement les femmes.
La FAO a également développé un cadre visant à mettre fin au travail des enfants dans l’agriculture et a apporté son soutien à des pays comme l’Ouganda et le Cabo Verde dans l’élaboration de politiques de prévention. La lutte contre le travail des enfants en Afrique subsaharienne nécessite des efforts concertés pour promouvoir l’accès à l’éducation, créer des opportunités économiques durables et renforcer la protection des droits des enfants.