Gaz : L’Afrique en passe de combler le vide laissé par la Russie

Alors que les tensions politiques entre la Russie et l’Ukraine font rage, une révolution discrète est en cours en Afrique, où les pays se positionnent stratégiquement pour réduire la dépendance de l’Europe au gaz russe. Les vastes réserves de gaz naturel du continent africain pourraient devenir une alternative prometteuse et répondre aux besoins mondiaux en énergie.

 

Alors que les troubles politiques entre la Russie et l’Ukraine continuent de faire les gros titres, une transformation majeure est en train de se produire en Afrique. Les pays du continent africain se préparent discrètement à combler le vide attendu alors que l’Europe cherche à réduire sa dépendance au gaz russe. Avec ses abondantes réserves de gaz naturel, l’Afrique pourrait offrir une alternative viable à la Russie et répondre aux besoins énergétiques mondiaux.

Selon le Oil and Gas Journal, l’Afrique détient environ 7,5% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel. Des pays tels que le Nigeria, le Gabon, le Mozambique, la Tanzanie et l’Égypte pourraient devenir des fournisseurs majeurs de gaz naturel pour l’Europe.

Les experts du secteur estiment que le développement de l’industrie du gaz naturel en Afrique pourrait changer la donne pour le secteur mondial de l’énergie. De nombreuses entreprises et investisseurs internationaux ont déjà pris conscience du potentiel de l’Afrique en tant que fournisseur important de gaz et investissent massivement dans le développement des infrastructures et de la technologie nécessaires.

La République du Congo est le dernier pays à rejoindre ce mouvement. Le mois dernier, en partenariat avec la firme énergétique italienne Eni, le Congo a lancé son premier projet de gaz naturel liquéfié (GNL). Ce projet de cinq milliards de dollars utilisera le gaz naturel du projet Marine XII d’Eni, situé au large des côtes congolaises. Il devrait atteindre une capacité de production de trois millions de tonnes par an d’ici 2025. Le projet comprendra deux usines flottantes de GNL (FLNG) qui traiteront le gaz des champs de Nen’ et de Litchendjili, déjà en production. Les navires FLNG devraient commencer à produire respectivement en 2023 et 2025.

NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie (AEC), se réjouit de cette avancée significative, affirmant que cela positionne le Congo comme un acteur clé sur le marché mondial du GNL et constitue un exemple précieux pour d’autres pays africains. Selon lui, le GNL représente une voie essentielle pour exploiter les ressources gazières de l’Afrique, réduire la pauvreté énergétique, créer des industries à valeur ajoutée et contribuer à la transition énergétique du continent.

Un rapport récemment publié par l’AEC, intitulé « State of African Energy 2023 Q1 Report », prévoit une croissance significative de la production de GNL sur le continent africain dans les années à venir. Selon ce rapport, de nombreux projets similaires sont en cours en Afrique, ce qui devrait entraîner une augmentation de la capacité totale de l’infrastructure d’exportation de GNL. De 80 millions de tonnes par an, cette capacité devrait atteindre environ 110 millions de tonnes par an d’ici 2030, et plus de 175 millions de tonnes par an d’ici la fin de la prochaine décennie, comme l’explique M. Ayuk.

 

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