La taxe carbone européenne risque de pénaliser les pays africains

Un rapport publié par la Fondation africaine pour le climat (African Climate Foundation/ACF) et l’Institut Firoz Lalji pour l’Afrique met en évidence les conséquences préoccupantes de la taxe carbone européenne sur les pays africains. Alors que le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (MACF) sera mis en place dès 2026 dans sept secteurs d’activité économique, ce rapport souligne que cette mesure risque de créer un manque à gagner annuel de 25 milliards de dollars pour l’Afrique.

 

Le rapport intitulé « Implications for African Countries of a carbon border adjustment mechanism in the EU » met en lumière les défis auxquels seront confrontés les pays africains en raison de la taxe carbone européenne. Cette mesure, également connue sous le nom de mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (MACF), est à la fois un moyen pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’UE et une mesure de défense commerciale.

L’objectif principal de la taxe carbone européenne est de rendre les conditions de concurrence plus équitables entre les entreprises de l’UE et celles des pays tiers en imposant un prix du carbone aux produits importés. Cependant, le rapport met en garde contre les conséquences néfastes de cette mesure pour les pays africains qui ne disposent pas des ressources financières et technologiques nécessaires pour décarboner rapidement leurs industries lourdes.

Le système d’échange de quotas d’émission (SEQE), en vigueur depuis 2005 dans l’UE, oblige les entreprises européennes à acquérir des quotas d’émission correspondant à la quantité réelle de leurs rejets de CO2 ou de gaz équivalents. Cependant, afin d’éviter des délocalisations induites par l’absence de taxation du carbone pour les importations, l’UE a décidé d’appliquer le même prix carbone aux produits importés que celui imposé aux biens produits dans l’espace européen.

Le rapport souligne que cette mesure risque d’aggraver les inégalités entre l’UE et les pays africains, en affectant particulièrement les industries lourdes. Les pays africains, déjà confrontés à des défis économiques et environnementaux considérables, pourraient subir un manque à gagner important de 25 milliards de dollars par an, selon les estimations du rapport.

Face à cette situation, le rapport recommande que l’UE prenne en compte les préoccupations des pays africains et travaille en collaboration avec eux pour trouver des solutions équitables et durables. Il met également en évidence la nécessité d’apporter un soutien financier et technologique aux pays africains afin de les aider à décarboner leurs industries et à faire face aux défis liés au changement climatique.

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