Pêche illégale : 6 pays ouest-africains perdent 2,3 milliards $ par an

Un nouveau rapport d’Amnesty International révèle que la pêche illégale coûte aux économies de six pays d’Afrique de l’Ouest la somme alarmante de 2,3 milliards de dollars américains annuellement. La Gambie, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Sierra Leone sont identifiés comme les pays les plus touchés par cette pratique préjudiciable.

Selon un rapport récent publié par Amnesty International, la pêche illégale a des conséquences désastreuses sur les économies de six pays d’Afrique de l’Ouest. La Gambie, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Sierra Leone perdent collectivement 2,3 milliards de dollars américains chaque année en raison de cette activité illicite. Le groupe de défense des droits de l’homme souligne les dommages causés par la pêche illégale, mettant en évidence les abus perpétrés en particulier en Gambie.

Le rapport se concentre principalement sur les opérations des usines de farine et d’huile de poisson, ainsi que sur les dégâts occasionnés par les chalutiers industriels appartenant à des étrangers. Il révèle que ces pratiques illégales sont en train de dévaster les ressources marines et de causer des préjudices considérables aux communautés locales dépendantes de la pêche.

La publication du rapport intervient alors que les médias gambiens soulignent également le problème, en rapportant les discussions d’un forum organisé par le ministère de la Pêche, des Ressources en eau et des Affaires de l’Assemblée nationale du pays. Peu de temps après, le projet Outlaw Ocean a diffusé un reportage vidéo mettant en évidence la gravité de la situation.

Le rapport d’Amnesty souligne l’importance du poisson en tant que ressource essentielle pour les Gambiens et met en évidence le rôle crucial de l’industrie de la pêche dans l’économie du pays. Cependant, il souligne également les défis croissants auxquels l’industrie est confrontée, notamment la surpêche due à la concurrence accrue ces dernières années. Les chalutiers industriels étrangers et les usines de transformation de poisson ont ajouté une pression supplémentaire sur les ressources marines, perturbant ainsi l’équilibre écologique et socio-économique.

Les pêcheurs locaux se plaignent que leurs filets sont régulièrement endommagés par des navires étrangers qui opèrent près des côtes, en violation des réglementations en vigueur. De plus, ces navires pêchent souvent dans des zones réservées aux pêcheurs artisanaux, aggravant ainsi les problèmes déjà existants.

Amnesty International appelle la communauté internationale à réglementer l’industrie des aliments à base de poisson, en limitant l’utilisation de farine et d’huile de poisson issus de la surexploitation. L’organisation exhorte également les entreprises de la chaîne d’approvisionnement de la farine de poisson à exercer une diligence raisonnable en matière de droits de l’homme, en fournissant des rapports publics sur l’origine de leurs produits. Les entreprises qui achètent de la farine de poisson devraient également évaluer les risques pour les droits de l’homme liés à leurs relations avec les fournisseurs et cartographier leurs chaînes d’approvisionnement.

Dans un communiqué de presse accompagnant le rapport, la directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Samira Daoud, a lancé un appel aux gouvernements de la Gambie et d’autres pays opérant au large des côtes ouest-africaines pour qu’ils garantissent le respect des réglementations en matière de pêche par les navires et les usines étrangers.

Daoud a souligné l’importance de préserver les méthodes de pêche durables utilisées par les communautés locales, affirmant que les pratiques irresponsables de certains acteurs de l’industrie mettent en péril l’environnement et compromettent les moyens de subsistance des populations.

Elle a également insisté sur la nécessité pour les autorités gambiennes d’agir rapidement et de prendre toutes les mesures nécessaires pour traduire les responsables en justice, tout en protégeant les droits humains des communautés touchées, y compris leurs droits économiques et sociaux.

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