Soudan : L’armée se retire des négociations visant la conclusion d’une trêve

L’armée accuse les paramilitaires de ne pas respecter leurs engagements, aggravant la situation de crise déjà désespérée alors que la guerre entre les deux factions a déjà causé la mort de plus de 1 800 personnes et la destruction des infrastructures médicales cruciales. Près de la moitié de la population soudanaise, soit 25 millions de personnes, dépend maintenant de l’aide humanitaire pour leur survie.

 

Les négociations pour une trêve visant à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire au Soudan, où la famine menace, ont été suspendues par l’armée soudanaise ce mercredi 31 mai. Ces négociations étaient sous la supervision des États-Unis et de l’Arabie saoudite, mais l’armée accuse les paramilitaires de ne pas respecter leurs engagements.

Depuis le 15 avril, l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo sont en guerre au Soudan. Malgré la conclusion de trêves régulières, celles-ci n’ont jamais été respectées. La dernière trêve en date a débuté le 22 mai et a été prolongée de cinq jours le lundi suivant. Cependant, des combats ont encore eu lieu à Khartoum et dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, le mardi. Selon l’ONG Acled, cette guerre a déjà causé la mort de plus de 1 800 personnes.

Un responsable gouvernemental soudanais, sous couvert d’anonymat, a annoncé que l’armée avait « suspendu sa participation aux négociations » qui se déroulent en Arabie saoudite. Des figures de l’armée connues pour leur ligne dure envers les FSR représentent l’armée à Djedda. La décision de suspendre les négociations a été prise parce que les paramilitaires n’ont pas respecté l’un des points de l’accord de trêve temporaire, qui prévoyait leur retrait des hôpitaux et des maisons.

« Mardi, le général Bourhane a déclaré lors d’une visite à ses hommes à Khartoum que l’armée était prête à se battre jusqu’à la victoire. » Avant la guerre, le Soudan était déjà l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un habitant sur trois souffrant de la faim, des coupures d’électricité quotidiennes et un système de santé au bord de l’effondrement.

Après près de sept semaines de guerre, selon l’ONU, 25 des 45 millions de Soudanais ont besoin d’aide humanitaire pour survivre. Dans les zones de combat, les trois quarts des hôpitaux sont hors service, car ils ont été bombardés ou sont occupés par des combattants, selon le syndicat des médecins. Les autres hôpitaux doivent faire face à des réserves presque épuisées et des générateurs à l’arrêt faute de carburant.

 

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