La crise alimentaire pourrait empêcher les pays africains d’assurer le service de leur dette (Moody’s)
Les détenteurs d’obligations africaines risquent de faire face à un retard de remboursement. Certains pourraient même être contraints d’accorder une restructuration ou une annulation de dette à quelques pays.
La crise alimentaire qui touche actuellement l’Afrique pourrait empêcher certains pays d’assurer convenablement le service de leur dette. Selon l’agence de notation Moody’s Investors Service, « les chocs d’insécurité alimentaire seront une source récurrente de risque de crédit ». L’Organisation des Nations unies (ONU) a indiqué que 250 millions d’Africains souffraient déjà de la faim depuis le début de l’année.
Cette crise alimentaire exerce une forte pression sur les réserves de change des pays africains. La flambée des prix des produits alimentaires augmente la facture d’importation. Les États sont donc en manque de devises alors qu’ils sont censés commencer, en 2023, le remboursement de grandes dettes.
Selon Bloomberg, outre le Nigeria et l’Afrique du Sud, les pays d’Afrique subsaharienne doivent payer des coupons d’obligations extérieures d’environ 8 milliards $ d’ici fin 2024. À ce montant s’ajoute un montant de 5 milliards $ de dette principale. Selon Moody’s, les États les plus exposés au risque de défaut sont le Mozambique, le Rwanda, la Zambie et l’Éthiopie.