Le marché financier de l’Uemoa souffre d’une grave crise de liquidités
Les États de la sous-région ont du mal à lever des obligations. Les taux proposés par les investisseurs sont élevés et la liquidité se raréfie. Les pays seront obligés de se tourner vers les prêteurs multilatéraux pour éviter un déficit budgétaire.
Le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) souffre actuellement d’une grave crise de liquidités. Les pays de la sous-région ne parviennent plus à y mobiliser des fonds. Le Mali, le Bénin, le Burkina Faso et le Sénégal ont dû reporter leurs emprunts obligataires. La Côte d’Ivoire n’a carrément pas émis de titres publics en mars 2023.
Cette situation est notamment due au resserrement des conditions financières sur le marché. Elle se traduit par la hausse des coûts d’emprunt exigés par les investisseurs et le manque de liquidités. Le taux d’intérêt sur le marché régional est actuellement compris entre 6,50 % et 6,80 % selon Isidore Tanoe, directeur de Majoris Financial Group, cité par Reuters. Les gouvernements veulent quant à eux des taux de moins de 6 %.
La Côte d’Ivoire a par exemple essayé de lever 85 milliards FCFA (142 millions $) à un taux d’environ 5,5 %, mais sans succès. « Il y a une pénurie de financement et la solution pour les États est de trouver des financements bilatéraux tels que ceux du FMI » a déclaré Soualiou Fadiga, directeur exécutif de l’association des courtiers en valeurs mobilières.