La Banque mondiale suspend les négociations d’un accord de prêt avec la Tunisie
Cette mesure fait suite aux propos controversés du président tunisien à l’égard des migrants. Elle risque de priver le pays d’un important financement devant l’aider à sortir de sa crise économique.
La Banque mondiale a suspendu les négociations entamées avec les autorités tunisiennes. L’annonce a été faite par le président sortant de l’institution, David Malpass, qui attribue cette décision aux récentes déclarations du président tunisien.
Kaïs Saïed a affirmé le 21 février dernier que la présence des immigrés clandestins d’Afrique subsaharienne en Tunisie était source de « violence et de crimes ». Elle constitue, a-t-il ajouté, une « entreprise criminelle » visant à modifier la démographie tunisienne. Ces propos ont été condamnés par les ONG qui les ont traités de « racistes et haineux ».
« Compte tenu de la situation, la direction a décidé de suspendre le cadre de partenariat avec le pays et de le retirer de l’examen du Conseil » a déclaré Malpass. Les pourparlers entamés avec la Tunisie devaient pourtant aboutir à un accord financier de 520 millions $ au profit du pays, rapporte The New Times. Ces fonds étaient censés soutenir les efforts du gouvernement tunisien visant à sortir le pays de sa crise économique.
Hier mercredi, le président Saïed a dénoncé une « mauvaise interprétation » de ses propos. Il a expliqué que son intention était plutôt de faire respecter « la légalité tunisienne concernant les étrangers ». « Je suis Africain et je suis fier de l’être » a-t-il martelé, condamnant toute incitation au racisme et à la haine entre peuples frères.