La dévaluation ne fait que commencer dans les pays en développement (experts)
Les conséquences de la guerre en Ukraine continueront de se faire sentir sur l’économie des pays en développement. Nombre d’entre eux s’attendent à une aide du Fonds monétaire international (FMI). Ils devront cependant revoir à la baisse la valeur de leur devise officielle.
La dévaluation monétaire qui a débuté depuis l’année dernière dans les pays en développement n’en est qu’à ses débuts, selon des experts. Après le Malawi et l’Égypte, d’autres nations africaines pourraient bientôt revoir à la baisse la valeur de leur devise. Face aux effets de la guerre en Ukraine, notamment la hausse des prix des produits, les États en développement ont été confrontés à une chute historique de leurs réserves en dollars.
Pour renflouer leurs caisses, plus d’une vingtaine d’entre eux se sont tournés vers le FMI afin de décrocher un nouveau financement. Le prêteur exige cependant qu’ils dévaluent leur monnaie pour accéder à toute nouvelle facilité ou mécanisme élargi de crédit. Cela a déjà été le cas avec l’Égypte qui a dû dévaluer sa monnaie de 15% en octobre 2022 pour signer un accord de 3 milliards $ avec le FMI.
« Des dévaluations supplémentaires sur certains des marchés en développement sont très probables » a déclaré Brendan McKenna, stratège chez Wells Fargo & Co à New York. D’après la Bank of America et plusieurs autres experts, le Nigeria sera l’un des prochains pays qui devront dévaluer leurs monnaies dans les semaines et mois à venir.
« Les chocs (générés par la crise russo-ukrainienne, ndlr) ont contraint certains pays à fortement dévaluer, d’autres pourraient bientôt suivre. Un pic d’inflation en résultera. La stabilité politique et sociale est menacée » a indiqué Ziad Daoud, économiste en chef des marchés émergents chez Bloomberg.