Pourquoi le One Forest Summit à Libreville ?
La capitale gabonaise abritera les 1er et 2 mars 2023, le One Forest Summit. Cette rencontre internationale ne vise nullement à prendre de nouvelles décisions, mais plutôt à donner des pistes pour mettre en œuvre celles déjà prises.
La protection des forêts sera au cœur des échanges. Il sera notamment question de combiner les efforts mondiaux en vue de la préservation des trois grands bassins forestiers de la planète, à savoir : la forêt amazonienne, le Bassin du Congo et les forêts tropicales d’Asie du Sud.
Ces écosystèmes naturels contribuent énormément à la lutte contre le changement climatique. Après les océans, les forêts sont les principales sources de séquestration du carbone émis dans l’atmosphère. D’après le Global Forest Watch, elles absorbent annuellement 7,6 milliards de tonnes de CO2.
Le sommet de Libreville vise donc une harmonisation des actions à mener pour la protection efficace et durable de ces trois importants bassins forestiers. Il réunira à cet effet des scientifiques, des chefs d’État et de gouvernement, des organisations internationales, des investisseurs, des entreprises, des associations, les collectivités locales, etc. Tous ont un rôle important à jouer pour l’atteinte des objectifs fixés.
Contrairement aux réactions qui sortent de part et d’autre, le One Forest Summit ne sera pas une rencontre pour prendre de nouvelles décisions. Il permettra aux différentes parties de trouver les solutions de mise en œuvre, à grande échelle, des décisions déjà prises lors des autres sommets sur la protection des forêts.
Pourquoi le Gabon ?
Le Gabon a été choisi pour abriter un tel sommet pour son exemplarité, non seulement en matière de protection des écosystèmes forestiers, mais aussi pour ces différents engagements en faveur de la lutte contre le changement climatique en général. À l’heure actuelle, le Gabon est considéré comme la superpuissance verte de l’Afrique. Son territoire est couvert à 88% de forêt équatoriale. Son espace vert séquestre chaque année 100 millions de tonnes de carbone, ce qui fait de lui, l’un des plus grands absorbeurs de CO2 sur la planète.
Le Gabon affiche aujourd’hui le taux de déforestation le plus bas au monde, soit 0,1% par an. Il est récemment devenu la première nation de la planète à s’être engagée à protéger au moins 30% de ses terres, forêts et mers. Une démarche exemplaire qu’ont adopté par la suite plusieurs autres pays pour la préservation des écosystèmes naturels.
Un sommet à deux objectifs
Le One Forest Summit qui se tiendra à Libreville vise deux principaux objectifs. Le premier est de donner aux grands pays forestiers, comme le Gabon et le Brésil, des solutions très concrètes pour leur permettre de tirer des bénéfices économiques des politiques visant à protéger les forêts. Pendant longtemps, les gens ont opposé la préservation des écosystèmes forestiers au développement économique. Pourtant, les experts estiment que les deux sont conciliables.
Le Gabon en donne l’exemple aujourd’hui grâce à l’exploitation durable et responsable de son bois. Les produits issus du bois gabonais sont exportés partout dans le monde et respectent les normes internationales. Cette filière promue par les autorités gabonaises génère non seulement des milliers d’emplois pour les jeunes, mais constitue également une source de revenus importante pour l’État. Elle contribue au développement économique, ainsi qu’à la transition post-pétrole.
Le second objectif de ce sommet est de renforcer la coopération scientifique entre les trois grands bassins tropicaux du monde. Le but est d’accroître l’expertise internationale sur les opportunités et les bénéfices qu’offrent ces forêts. Un accent particulier sera mis, au cours de ce sommet, sur la contribution des forêts africaines, chose assez méconnue du grand public. Le Bassin du Congo est considéré comme le poumon d’Afrique et ses capacités d’absorption de carbone dépassent celles de la forêt amazonienne, pourtant plus grande d’espace.