Cameroun/UE : Lorsqu’un accord bilatéral ne profite qu’à une seule partie

Le Cameroun a signé des accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne (UE) et la Grande-Bretagne en août 2016. Cette collaboration semble cependant profiter à une partie au détriment de l’autre.

Le Cameroun a perdu 20 milliards FCFA (32,73 millions $) de recettes douanières en 2022. Ce manque à gagner résulte de la mise en œuvre des APE conclus avec l’UE et la Grande-Bretagne. Une collaboration qui permet à la partie occidentale d’acheminer ses produits vers le Cameroun en bénéficiant d’allègements fiscaux.

Le ciment et le carburant provenant de l’UE sont, par exemple exonérés de 30% de droits de douane. Ce taux monte à 90% quand il s’agit du clinker et des groupes électrogènes. En contrepartie, ces APE sont censés offrir au Cameroun un libre accès au marché européen. Sauf que dans les faits, c’est beaucoup plus compliqué. Les produits d’exportation camerounais sont souvent interdits d’accès à l’Europe à cause de la législation phytosanitaire contraignante européenne qui exige une certaine qualité.

En 2021, rapporte Sika Finance, plusieurs cargaisons d’arachides, de café et d’ananas en provenance du Cameroun ont été rejetées parce qu’ils contenaient des pesticides non autorisés. En avril 2022, il a été interdit au pays africain d’expédier en Europe ses papayes, goyaves et aubergines. L’UE a récemment encore interdit au Cameroun d’envoyer ses produits de pêche sur son territoire et a refusé de coopérer avec les navires camerounais. Elle accuse en effet le pays de ne pas coopérer en faveur de la lutte contre la pêche illicite. 

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