Gabon : L’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba-Ndama inculpé pour « association de malfaiteurs »

Scandale au sein de la classe politique gabonaise. L’un des principaux leaders de l’opposition est poursuivi par la justice pour divers crimes. Il a été arrêté le week-end avec plus d’un milliard FCFA en liquide alors qu’il revenait du Congo-Brazzaville. Des fonds qu’il avoue avoir obtenus chez le président Sassou Nguesso.

Le Congo-Brazzaville a déjà été accusé par le passé d’ingérence dans les affaires politiques du Gabon. L’histoire semble se répéter une fois encore. Le samedi 17 septembre dernier, Guy Nzouba-Ndama, ancien président de l’Assemblée nationale gabonaise, actuel président du parti de l’opposition Les Démocrates, a été arrêté par les forces de douanes et de police gabonaises alors qu’il revenait d’un voyage du Congo-Brazzaville.

Les agents ont découvert trois valises dans son véhicule. L’intéressé a d’abord menti qu’il s’agissait des affaires de son épouse. Voulant vérifier ses propos, les policiers ont ouvert les bagages. Contre toute attente, ils découvrent des liasses de billets de banque entassés dans chacune des valises que transportait Guy Nzouba-Ndama. Celui-ci a donc été arrêté puis conduit en détention préventive.

Deux procédures judiciaires ouvertes contre lui

Une première procédure judiciaire a été ouverte contre lui lundi dernier devant le tribunal de Franceville. Il est inculpé par le juge d’instruction pour « entrée illégale de fonds ». Le Règlement de changes en zone Cemac stipule en son article 78 que les voyageurs doivent déclarer l’argent qu’ils ont sur eux si le montant est supérieur à 5 millions FCFA. Guy Nzouba-Ndama transportait quant à lui 1,19 milliard FCFA en liquide, « un don du président congolais Denis Sassou Nguesso », a-t-il lui-même affirmé. Les fonds lui ont été donnés à des « fins politiques ». Ce qui témoignerait de l’ingérence du régime congolais dans les affaires politiques gabonaises.

Hier mardi, une seconde procédure judiciaire a été ouverte à la Cour criminelle spéciale de Libreville. Le président du parti Les Démocrates y est inculpé pour « blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, corruption active ». Il est aussi accusé d’« atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation » et d’entretenir « des intelligences avec une puissance étrangère ». Guy Nzouba-Ndama jouit actuellement d’une liberté provisoire. Il a pour l’instant été assigné à résidence.

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