Des vélos en bambou, la solution écologique de la Gabonaise Grâce Mabika
Les grandes industries promeuvent l’utilisation des engins électriques pour la mobilité verte. Elles n’éliminent toutefois pas leurs émissions de gaz à effet de serre. La solution adoptée par la gabonaise Grâce Mabika, en plus d’être écologique, crée des emplois pour les femmes et participe à l’économie locale.
En 2020, Grâce Mabika (33 ans), encore enseignante dans une école à Mouila, en a eu marre de voir ses élèves parcourir plusieurs kilomètres à pied avant de venir au cours. Elle s’est lancée dans la fabrication de vélos en bambou. Une initiative qui fera d’elle, l’un des pionniers de la mobilité verte au Gabon. Aujourd’hui, Grâce Mabila est co-fondatrice de Bamga Bicycles, première entreprise spécialisée dans la fabrication des vélos en bambou dans ce pays d’Afrique centrale.
Fabriquées à base de métal, les bicyclettes ordinaires contribuent aux émissions de gaz à effet de serre liées à l’extraction minière. Les vélos de Grâce Mabika sont quant à eux confectionnés à base de bambou dans un pays dont la superficie est couverte à 88% de forêts et où la législation est très ferme sur l’exploitation du bois. Autrement dit, le bambou qu’utilise l’entrepreneure n’affecte nullement les écosystèmes forestiers. Mieux, son exploitation réglementée contribue plutôt à l’atteinte d’une mobilité 100% verte.
Avec sa solution, Grâce Mabika apporte un moyen de déplacement pratique et écologique aux élèves, mais aussi aux femmes qui quittent les marchés et autres lieux de travail pour rentrer chez elles. « Cela m’a peiné de savoir que mes élèves marchent pendant tout ce temps avant de venir à l’école. Pour les femmes, c’est encore pire car, lorsqu’elles rentrent à la maison, elles doivent cuisiner et c’est épuisant » a déclaré Mabika, citée par The Guardian. Pour mieux adapter ses produits à ces cibles, son entreprise conçoit des vélos plus bas (en hauteur), avec un panier à l’avant.
Aujourd’hui, Bamga Bicycles livre des milliers de bicyclettes en bambou sur le marché local. L’entreprise emploie des femmes et désire en recruter plus. Elle cherche également à rendre ses prix beaucoup plus abordables à ses cibles et produire à terme, 20 000 vélos par an. « L’Afrique n’est pas bien connue pour son bambou, mais le Gabon a du bambou très bon et solide et il y a une opportunité pour nous de prendre une part du marché » a indiqué Grâce Mabika.