Approvisionnement en gaz : L’UE ne peut pas remplacer la Russie par l’Afrique
L’Union européenne noue, depuis quelques mois, des partenariats gaziers avec l’Afrique pour rompre avec sa dépendance vis-à-vis de la Russie. D’aucuns pensent que cette initiative n’atteindra pas ses objectifs. D’après le professeur Jin Lei, expert en finances et enseignant à l’Université chinoise du pétrole, la coopération avec les pays africains « ne peut étancher la soif actuelle de l’Europe ». Elle ne réussira qu’à approvisionner certains États du Bloc occidental.
Il n’y a que peu de pays en Afrique du Nord qui soient reliés à l’Europe par des gazoducs. Ces derniers sont d’ailleurs minimes face aux vastes pipelines qui approvisionnent l’UE depuis la Russie. Mettre en place les infrastructures nécessaires pour permettre à l’Afrique de rivaliser avec Moscou prendrait des années. Les coûts et les défis du transport gazier régional constituent quant à eux une autre paire de manches.
Près de la moitié des pays africains détiennent des réserves de gaz prouvées. Il n’y a cependant que trois en Afrique subsaharienne qui disposent de réserves assez conséquentes pour approvisionner une partie de l’UE : le Nigeria, le Sénégal et le Mozambique. Les autres manquent cruellement d’investissements pour exploiter leurs ressources. Le professeur Lei pense d’ailleurs qu’après l’apaisement des tensions entre l’UE et la Russie, les 27 se remettront à conclure des accords gaziers avec Moscou. D’autant plus que les gazoducs sont toujours disponibles pour l’approvisionnement.