Gabon : Supplantée sur le terrain économique par la Chine, la France tente de se refaire la main par le chantage.

Malgré l’organisation d’un sommet Afrique-France à Montpellier en octobre 2021 dont l’objectif était de transformer la relation entre la France et l’Afrique, la perte de vitesse de l’hexagone continue de s’accentuer sur le continent. Les secteurs d’activités qui jadis étaient dans le giron des entreprises françaises se retrouvent aujourd’hui repartis entre la Chine et l’Inde.

En réaction à cette déconvenue sur le plan militaire et économique, tant en Afrique centrale, qu’en Afrique de l’Ouest notamment au Mali et au Gabon, la diplomatie française a visiblement opté pour le chantage et l’intimidation à travers les entités de France Média Monde et d’autres publications mainstream. Il ne se passe pas une semaine, sans que les autorités de certains pays africains ne soient citées dans les articles de presse, ou qu’ils ne fassent l’objet de sujet principal comme dans « appel sur l’actualité » de RFI.

Pour ne parler que de cette émission, jamais les dirigeants français ou européens clairement impliqués dans des affaires de corruption, ou distraction de déniers publics ne sont à la une de ce programme. Ce qui confirme bien la volonté de Paris de dénigrer systématiquement ce qui ne leur déroule plus le tapis.

Dernier fait en date, les curieux agissements du Quai d’Orsay à Libreville sur le cas de Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet du président de la République Gabonaise. Selon une source pénitentiaire qui a requis l’anonymat, le Consul général de Francy DEGARDIN, aurait essayé de faire examiner ce dernier par un médecin français à la prison centrale de Libreville le week-end dernier, sans l’autorisation du ministère de la Justice. Une attitude face à laquelle plusieurs observateurs de la vie politique francophone s’interrogent.

À ce jour, en effet, 17 Français détenus à l’étranger sont sous la menace d’une exécution. L’Irak, la Chine, le Maroc, l’Indonésie et les États-Unis sont au nombre des six pays qui ont condamné à mort 17 citoyens français, jugés suivant les règles de procédures judiciaires de ces pays. Mais le sort de Monsieur Alihanga, poursuivis pour des faits de détournement de fonds public, semble plus alarmant pour le Quai d’Orsay.

Pour certains politologues, la France n’a pas su s’investir dans ses anciennes colonies, pensant imposer son approche paternaliste. La montée en puissance de la Russie en Centrafrique et au Mali confirme bien la volonté de plusieurs pays africains de s’affranchir du joug Français. Paris devrait donc faire preuve de plus de considération vis-à-vis des états africains au risque de voir se rependre ce qu’il qualifie de « sentiment anti-français ».

 

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