Mozambique : 120 milliards USD d’investissements dans l’usine terrestre de gaz naturel retardés par la crise sécuritaire due au groupe Etat Islamique

Si le Mozambique ne prend pas  des mesures  pour arrêter les attaques du groupe Etat Islamique, son grand projet gazier risque de connaître du retard. Une situation qui ne restera pas sans conséquences. Avec l’insécurité qui règne dans la région du site où le projet est mis en œuvre, Total a dû interrompre les travaux. Cet arrêt  retarde  » un investissement allant jusqu’à 120 milliards de dollars », rapporte Bloomberg. Il s’agit selon le média américain du plus grand investissement privé jamais réalisé en Afrique.

Le projet concerne le chantier de l’usine terrestre de gaz naturel (LNG). Ses travaux permettront de développer selon le site d’information, l’Usine Nouvelle, deux champs et de construire deux trains de liquéfaction d’une capacité totale de 13,1 millions de tonnes par an. L’usine devrait être mise en service en 2024 mais les attaques djihadistes perpétrées dans la zone du site retardent l’effectivité de ce lancement. Au début de l’année par exemple, Total a interrompu les travaux de son projet de 20 milliards de dollars dans la province du nord de Cabo Delgado frappée par le conflit. Le groupe pétrolier a exigé de la part du gouvernement mozambicain, la garantie d’une sécurité fiable dans la zone. Suite aux assurances de ce dernier très récemment, la société a accepté de redémarrer les travaux mais dès le lendemain, des présumés militants du groupe djihadiste ont attaqué Palma, la ville la plus proche du site.

Le retard de la mise sur pied de l’usine terrestre de gaz naturel au Mozambique engendrerait de graves conséquences sur la situation économique de cet Etat situé au Sud-Est d’Afrique. Cette industrie devrait lui rapporter des dizaines de milliards de dollars. Les menaces sécuritaires que le gouvernement n’arrive pas à contenir, accroissent la réticence des investisseurs à financer des projets au Mozambique, 6e pays le plus pauvre selon le classement de la Banque mondiale. La dette du pays est estimée à 120% de son PIB en 2020.

Un pays qui a encore besoin de ressources financières non seulement pour réprimer la violence qui a déjà fait plus de 2600 morts mais aussi pour reconstruire les zones dévastées par les conflits. Le pays court d’ailleurs le risque de ne pas honorer ses obligations à temps pendant que le taux d’intérêt de ses 900 millions USD d’eurobonds grimperait à 9% en 2024.

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