BAD : Les contreperformances enregistrées dans le secteur touristique feront croitre la dette africaine de 10 à 15 points en 2021
La crise mondiale liée à la pandémie de la Covid-19 frappera encore l’économie africaine au cours de cette année. D’après le rapport 2021 sur les perspectives économiques africaines de la Banque africaine de développement (BAD), les effets négatifs de la pandémie sur le secteur touristique africain feront croitre la dette du continent de 10 à 15 points durant l’année en cours. Ces pays africains qui boosteront la dette sont bien évidemment « les économies dépendant du tourisme et d’autres économies à forte intensité en ressources autres que le pétrole ».
C’est une prévision qui inquiète quand on sait que la pandémie a fait chuter d’environ 11% la croissance économique globale des pays africains dépendant du tourisme. Déjà en Tunisie, les recettes touristiques ayant chuté de 64% en 2020 ont contribué à la hausse de la dette du pays qui est passée à 87% du PIB d’après le FMI cité par l’Agence Ecofin. L’augmentation de la dette se traduit notamment par la hausse des dépenses au détriment des recettes qui chutent quant à elles. Le rapport explique que « l’accumulation de la dette provient principalement de la dépréciation des taux de change, de l’augmentation des charges d’intérêts, de déficits primaires élevés, de la mauvaise gouvernance et de la faiblesse des institutions, des programmes d’investissement public ambitieux et de l’accroissement des dépenses liées à la défense ».
La BAD préconise une gestion efficace de la dette déjà contractée au profit des projets prometteurs à fort potentiel de rendement pour s’assurer du retour des investissements dans le but de garantir le remboursement à temps de cette dette. « Il est préférable de s’assurer que la dette serve à financer les projets les plus productifs, c’est-à-dire ceux qui génèrent une croissance suffisante pour payer la dette à l’avenir » indique l’institution panafricaine dans son rapport. Cette dernière ajoute toutefois que le continent a encore besoin d’un financement de 154 milliards de dollars pour sa relance économique post-covid.