Moody’s : Le programme d’allègement de la dette du G20 constitue un risque aussi bien pour les pays emprunteurs que pour les créanciers privés

L’allègement de la dette dans le « cadre commun » du programme du G20 visant à aider les pays pauvres qui souffrent le plus des impacts économiques liés à la crise de la Covid-19, constitue un risque aussi bien pour les pays emprunteurs que pour les créanciers privés. C’est ce qui ressort du nouveau document de l’agence américaine de notation Moody’s cité par l’Agence Ecofin. Moody’s révèle en fait que les pays ayant opté pour le « cadre commun » du programme d’allègement de la dette du G20 risquent de voir leur notation impactée par ce choix nonobstant la nécessité de ces derniers d’y faire recours. Ces pays verraient leur notation internationale chuter compte-tenu de leur incapacité à bien gérer leur dette. Une situation qui pourrait les empêcher d’avoir accès au marché international des capitaux et par conséquent de ne plus avoir de financement pour relancer leur économie en cette période où les effets négatifs de la Covid-19 persistent.

D’après Moody’s, le risque qu’encourent les créanciers privés est de se voir adhérer, sans l’avis de leurs emprunteurs, au programme d’allègement de la dette du G20. « Contrairement, à l’approche adoptée l’année dernière dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD), il est de plus en plus clair que les prêteurs du secteur public sont déterminés à étendre le principe du traitement comparable aux créanciers privés, dans le contexte du cadre commun pour la dette du G20 actuellement en vigueur » fait savoir le document. L’institution ajoute que « le comité des créanciers du G20 décidera donc sans forcément consulter les pays débiteurs si la mesure s’étendra aux privés ». Sinon, ces derniers encourront selon l’agence, le risque de non-remboursement de leurs créances et par conséquent un défaut de paiement qui agira par ricochet sur la notation des pays emprunteurs.

Pour l’instant, trois pays africains ont déjà eu recours au programme d’allègement de la dette du G20 : la Zambie, le Tchad et l’Ethiopie. D’après la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe « Il y aura probablement plus de pays qui opteront pour le cadre de la dette du G-20 ». Mais elle confiait à Bloomberg que le recours des pays au « cadre commun » ne devrait pas entraver leur accès aux marchés internationaux.

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