Mauritanie : L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et plusieurs autres personnalités du pays sont mis sous contrôle judiciaire pour faits de corruption

L’ancien président de la République mauritanienne, Mohamed Ould Abdel Aziz, l’un de ses gendres, deux anciens premiers ministres, plusieurs anciens ministres et des hommes d’affaires ont été mis sous contrôle judiciaire le jeudi 11 mars pour faits de corruption. C’est ce que rapporte Le Monde qui s’est rapproché d’une source judiciaire dans le pays. D’après cette dernière, la liste des chefs d’inculpation, dressée contre l’ancien président mauritanien est « longue » et comporte entre autres « la corruption, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, la dilapidation de biens publics, l’octroi d’avantages indus et l’obstruction au déroulement de la justice ».

En aout 2020, la justice mauritanienne avait été saisie par une commission d’enquête parlementaire pour statuer sur de présumés faits de corruption et de détournement de fonds publics perpétrés durant les deux mandats de Mohamed Ould Abdel Aziz (2009-2019). Après une enquête préliminaire qui a pris fin début mars, des personnalités dont l’ex-président, ont été convoquées dans les locaux de la police de Nouakchott. Par la suite, Mohamed Ould Abdel Aziz face à une cour d’instruction « a refusé de répondre aux questions du juge, s’en tenant à l’immunité que lui confère la Constitution en son article 93 »,a confié Me Mohameden Ould Icheddou, l’un des avocats de l’ancien président à l’Agence France Presse. Le procureur Ahmedou Ould Abdallahi a alors requis un contrôle judiciaire « poussé ».

Selon l’ancien président, il s’agirait d’un « règlement de comptes » orchestré par le pouvoir en place. Le collectif d’avocats le défendant déclare dans un communiqué cité par Le Monde qu’ « il s’agit de trainer tout un système et ses hommes devant la police et de souiller leur honneur ». L’actuel président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui avait été le ministre et  chef de cabinet de l’ancien président clame quant à lui que la justice agit en toute liberté et souveraineté sans aucune ingérence gouvernementale.

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