Côte d’ivoire : Décès  d’un homme politique d’exception

Hospitalisé dans un premier temps à Paris au début du mois de mars avant d’être transféré en urgence en Allemagne, Hamed Bakayoko est mort d’un cancer  mercredi. Il avait 56 ans.

Depuis l’annonce du décès de celui qu’ils avaient surnommé affectueusement  « Hambak », les ivoiriens pleurent non seulement un premier ministre mais surtout un self made man perçu en politique comme l’homme capable de pouvoir parler à tous les camps. Un homme qui, aux temps forts des crises politiques, présentait une particularité, celle de pouvoir rassembler les différents acteurs politiques, opposants et partisans du parti au pouvoir, autour d’une table. « La Côte d’Ivoire perd un homme de convictions et de compromis »,a réagi l’ex-président Henri Konan Bédié, chef de la principale formation d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en apprenant son décès.  Hamed Bakayoko pouvait « prendre le petit déjeuner chez Gbagbo, le déjeuner chez Bédié et le dîner chez le président Alassane Ouattara… »,comme l’a témoigné Sylvain N’Guessan, le directeur de l’Institut de stratégie d’Abidjan au micro de Rfi.

Hamed  Bakayoko,  un homme de consensus, parti de rien  pour gravir  les échelons en politique, connu pour sa capacité à se sentir à l’aise dans tous les milieux. « Un homme avenant, flexible, capable de franchir des lignes pour obtenir des résultats », note le politologue ivoirien Jean Alabro.  De famille modeste et ayant cumulé plusieurs métiers avant de réussir en politique à différents postes ministériels, notamment ceux de la défense et de premier ministre, Bakayoko fascine les ivoiriens par sa capacité à simplifier la vie, en privilégiant par exemple, l’expérience aux diplômes et grades. Il ne se cachait pas et répétait à qui pouvait l’entendre et comprendre que plutôt que l’université (même s’il y est allé) et ses nombreux diplômes, il avait fait l’école de la vie.