Afrique du Sud : Les entreprises de cryptographie disent devoir déplacer leurs sièges vers l’étranger en raison de l’incertitude d’une réglementation des crypomonnaies dans le pays

La flambée des opérations cryptographiques a secoué l’année dernière le système financier de certains pays dans le monde. Cette croissance exponentielle des activités cryptographiques à travers le monde suscite des réticences au niveau des autorités  de régulation sud-africaines qui hésitent à réguler le secteur des cryptomonnaies. Au même moment, des pays comme le Singapour et le Royaume-Uni développent ce secteur pour attirer plus d’entreprises de cryptographie. Pour Sean Sanders, PDG de l’opérateur Revix cité par Bloomberg, les régulateurs sud-africains « ont été incroyablement lents en terme de réglementation dans le secteur et cela conduit les entreprises à se tourner vers l’international ». « L’Afrique du Sud semble aller dans la direction opposée de certains des pionniers et des innovateurs les plus développés du marché dans le domaine (des cryptomonnaies) » a-t-il ajouté.

L’opérateur Revix transfère ainsi son siège au Royaume-Uni et prévoit un autre emplacement en Allemagne afin d’alimenter sa croissance. La plateforme Luno est quant à elle enregistrée à Londres et présente à Singapour. Si les entreprises de cryptographie se déplacent vers l’étranger, c’est parce que « dans un environnement non réglementé, un client arrive sur (une) plateforme (de cryptographie) avec scepticisme », ce qui n’est pas favorable selon le PDG de Revix. Earle Loxton, PDG de Digital Currency Index ajoute que la réglementation du secteur permettra aux clients des entreprises de cryptographie « d’investir en toute confiance, notamment au niveau institutionnel ».

Cette réticence observée chez les autorités sud-africaines s’explique entre autres par les possibilités d’arnaques cryptographiques qui constituent des crimes. La société Mirror Trading Investments avait par exemple collecté plus de 23 000 Bitcoin auprès des investisseurs avant que son PDG ne s’enfuie pour le Brésil. C’était selon Chainanalysis le plus grand crime cryptographique de l’année dernière. La société Mirror Trading Investments est mise sous liquidation depuis décembre. D’après Brandon Topham, responsable de l’application de la Loi à la Finance Sector Conduct Authority of South Africa, l’Afrique du Sud recherche avant tout la sécurité et la protection des clients contre ces genres de situations.

Les cryptomonnaies connaissent actuellement un essor remarquable. Avec l’investissement de grands influenceurs tels que Paul Tudor et Elon Musk (Tesla a investi 1,5 milliard de dollars dans le Bitcoin), les monnaies numériques se répandent davantage et attirent de plus en plus les clients. A l’heure actuelle, un Bitcoin vaut environ 54 000 dollars. L’absence de cadre réglementaire rend difficile l’exploitation des comptes bancaires par les plateformes de cryptage selon Marius Reitz, directeur de Luno. Cette difficulté engendre selon lui, des complications aux clients qui veulent « acheter du Bitcoin avec leur monnaie fiduciaire locale ». Bloomberg indique qu’un projet de lois visant à déclarer les actifs cryptographiques des produits financiers a été publié par les autorités de régulation sud-africaines.

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